Pink Ribbon entend attirer davantage l’attention sur les diagnostics de cancer du sein les plus lourds
25/09/2024 - On dénombre chaque année plus de 11 000 diagnostics de cancer du sein en Belgique, 100 fois plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Vu les progrès spectaculaires en matière de dépistage et de traitement de la maladie, les nouvelles positives sont légion. Plus de 9 femmes sur 10 atteintes d’un cancer du sein non métastasé survivent au moins cinq ans après le diagnostic. 8 cancers du sein sur 10 ne métastaseront jamais. Ce n’est, hélas, qu’une partie du tableau. Entre 2 300 et 2 500 femmes décèdent chaque année d’un cancer du sein dans notre pays, car 2 d’entre eux sur 10 finissent tôt ou tard par métastaser, ce qui fait de cette pathologie la principale cause de décès par cancer chez les femmes.
« L’accent est souvent mis sur les statistiques de survie favorables, trop peu sur les diagnostics les plus graves : le cancer du sein métastatique, le cancer du sein triple négatif et le cancer du sein précoce », explique le Dr Marleen Finoulst de Pink Ribbon. « Qui plus est, de nombreux cas ne sont pas pris en compte dans les statistiques. Notre pays s’en sort relativement bien au niveau du dépistage et du diagnostic, mais nous manquons malheureusement de chiffres sur ces diagnostics plus lourds, essentiellement en ce qui concerne les rechutes. »
Diagnostic lourd : une épreuve pour le patient et son entourage
Un cancer du sein métastasé met l’entourage à rude épreuve, comme le révèle une enquête de Pink Ribbon : 56 % des 1 000 sondés considèrent le décès des suites d’un cancer du sein comme un sujet tabou. Les personnes interrogées expliquent qu’elles ne reçoivent pas de visite, qu’elles finissent isolées, que leurs proches ne savent pas quoi dire… La moitié des familles touchées par le cancer du sein se sentent de plus en plus seules. 75 % estiment que la maladie est présentée de manière trop optimiste.
« Quand on m’a diagnostiqué un cancer du sein, on m’a présenté les choses avec beaucoup d’optimisme », se rappelle Jeannin Verstraeten. « Les gens ont trop tendance à penser que le malade va guérir, alors qu’il y a énormément de rechutes, parfois à plus long terme. Ça m’inquiète évidemment, mais je trouve du bonheur dans les moments passés avec mes enfants et mes petits-enfants, et l’entourage doit s’adapter. »
« Les gens ont trop tendance à penser que le malade va guérir, alors qu’il y a énormément de rechutes, parfois à plus long terme. »
Autre diagnostic lourd : celui de cancer du sein triple négatif. Il concerne 10 % de l’ensemble des cancers. Ce cancer n’est pas sensible aux hormones et donc à l’hormonothérapie, ce qui limite d’emblée les options de traitement. Le cancer du sein triple négatif touche plus souvent les femmes jeunes (< 50 ans) et est généralement plus agressif que le cancer du sein hormonodépendant, plus courant. Ce cancer donne rapidement des métastases. D’où l’importance de le dépister au plus tôt. Les cancers du sein héréditaires, transmis par un gène qui a subi une mutation, sont plus souvent triples négatifs. Trois quarts de l’ensemble des cancers du sein touchent des femmes de plus de 50 ans. Un quart des patientes sont donc plus jeunes.
« Tout s’est écroulé autour de moi quand on m’a diagnostiqué un cancer du sein triple négatif », raconte Christelle Belle. « J’ai surtout puisé ma force auprès de mon fils de 5 ans. Je voulais être là pour lui le plus longtemps possible. J’avais besoin de parler de ma maladie, mais ça soulevait parfois des critiques. C’est d’ailleurs en parlant avec d’autres malades que j’ai fait de belles rencontres et que j’ai noué des amitiés. »
« Tout s’est écroulé autour de moi quand on m’a diagnostiqué un cancer du sein triple négatif. »
Le cancer touche aussi de jeunes femmes qui ont des enfants en bas âge, des femmes en début de carrière, des femmes qui ont encore un désir d’enfant… Il bouleverse leur vie. Un cancer du sein hormonodépendant les précipite dans la ménopause, avec des désagréments impossibles à traiter, dans la mesure où un traitement hormonal de la ménopause est contre-indiqué en cas de cancer du sein.
« Un diagnostic de cancer vous plonge dans une situation ambivalente », explique Chloé Clauwaert. « D’un côté, la vie continue, mais de l’autre, tout s’arrête en quelque sorte pour vous. Vous devez trouver une nouvelle façon d’avancer dans cette nouvelle réalité. Le cancer du sein occupe encore mes pensées. J’ai récemment senti quelque chose et j’ai paniqué. Dans les moments difficiles, je retrouve mon calme en pensant à mes enfants. Je suis heureuse qu’ils soient là, et qu’ils soient en bonne santé. L’inverse serait bien pire. »
À l’occasion du mois international de lutte contre le cancer du sein, Pink Ribbon souhaite donc attirer davantage l’attention sur les personnes confrontées à un diagnostic de cancer du sein lourd et, avec elles, briser le tabou qui entoure les diagnostics de cancer du sein les plus graves. Nous voulons nous associer à elles pour briser le tabou qui entoure encore trop souvent les diagnostics de cancer du sein les plus graves.
Comment ?
- Nous allons lancer le 10e ruban Pink Ribbon, conçu par Chloé Clauwaert, elle-même gravement touchée par la maladie.
- Nous allons diffuser 5 vidéos qui présentent les témoignages courageux et émouvants de patientes confrontées aux diagnostics les plus lourds.
- Nous allons organiser la première journée des patientes TNBC (« Triple Negative Breast Cancer Patients Day ») le 23 novembre à Bruxelles.
(1) Enquête Ivox menée en août 2023 pour le compte de Pink Ribbon auprès de 1 000 personnes confrontées à un diagnostic de cancer du sein dans leur entourage immédiat.
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