Anette

Témoignage Anette (61 ans): « En tant que femme atteinte du cancer, puis-je encore rêver d’un avenir avec quelqu'un ? »

Diagnostic Traitement Après le cancer du sein Soins psychosociaux

Annette (61) werd ziek in 2012 en wordt nog altijd behandeld omdat haar tumormarkers blijven schommelen. Ze vraagt zich af of echte liefde als kankerpatiënte nog te vinden is.

Anette: « Je suis ce genre de personne qui cumule la malchance. Dans un premier temps, le cancer a semblé régresser facilement. Mais lors de l’opération, la situation s’est avérée beaucoup plus grave : j’avais des métastases. Une deuxième opération a été immédiatement planifiée et le pronostic était mauvais. Lors de la pose de mon port-a-cath, un pneumothorax s’est déclenché et après ma première chimio, j’ai dû rester en quarantaine, car mes globules blancs étaient à un niveau dramatiquement bas. À l’époque, cela faisait deux ans que j’étais avec quelqu’un, après de longues années de célibat au terme d’une séparation difficile. Tout allait bien et nous étions occupés à aménager sa maison pour nous y installer ensemble. Puis la bombe est tombée. »

« Il a rapidement commencé à prendre de la distance. Il me conduisait à la chimio, ça oui, mais il n’entrait jamais avec moi. Il n’avait plus tellement envie de rester dormir. 'Tu te reposeras mieux si tu es toute seule.' Il était là, physiquement, mais je devais m’occuper de lui mentalement. Je ne pouvais pas exprimer mes craintes et je faisais comme si ce n’était pas si grave. Alors que la chimio... Je ne la souhaiterais pas à mon pire ennemi. Mais c’était trop pour lui. Son papa était décédé d'un cancer quelques années plus tôt et il n’avait pas encore totalement fait son deuil. »

« J’étais fâchée. On aurait dit qu’il restait par obligation, parce que ‘ça ne se fait pas’ de quitter sa petite amie atteinte du cancer du sein. Il l’a toujours nié, mais il n’y avait plus d’alchimie entre nous. Nous nous étions totalement éloignés l’un de l’autre. J’avais toujours mal quelque part, mais ce n’était pas pour ça qu’on ne pouvait pas se serrer très fort de temps en temps. Or, ce n’était plus possible pour lui. Le cancer le pétrifiait. Au fil du temps, nous étions tous deux très malheureux. Je ne voulais pas passer le reste de mon existence ainsi, j’ai donc décidé de mettre un terme à notre relation. »

« Je suis ensuite restée longtemps seule. Il m’est arrivé de me retrouver sur un site de rencontres, mais tous les hommes tournaient les talons quand j’évoquais le cancer. Et c’est vrai que je fonctionnais comme ça (et c’était peut-être un tort) : j’annonçais la couleur directement. Je ne voulais pas prendre le risque de m’ouvrir à quelqu'un qui se détournerait de moi par la suite. Quand un collègue a souhaité se mettre en couple avec moi, j’ai finalement accepté. Pour lui, le cancer n’était pas un problème, tant que le sexe était toujours possible (rire). Honnêtement ? Sans doute que c’était mal embarqué dès le début. Même si ça fonctionnait plutôt bien entre nous, la relation avec ses enfants et ses petits-enfants était mauvaise. Ils trouvaient ça stupide qu'il entame une relation avec quelqu’un ayant le cancer. Je ne pouvais pas faire connaissance avec les petits-enfants, car 'ils risquaient de devoir un jour me dire adieu'. »

« En août, Karina, mon amie, ma compagne d’infortune, est décédée des suites d'une récidive. Mon monde s’est effondré et je me suis projetée dans son histoire. Elle était encore en traitement, elle aussi, et comme mes marqueurs tumoraux étaient de nouveau mauvais, j’étais convaincue qu’il allait m’arriver la même chose. Je me réveillais avec ces craintes et, le soir venu, j'allais me coucher avec elles également. Mon conjoint trouvait que j’exagérais et ne le supportait plus. Grâce à l’aide de ma psychologue, j’ai pu canaliser mes craintes, mais je savais également que je devrais poursuivre ma route sans lui. En tant que femme atteinte du cancer, puis-je encore rêver d’un avenir avec quelqu'un ? Qu’est-ce que ça veut encore dire ‘être amoureux’ ? Pourquoi le mot ‘cancer’ fait-il fuir tout le monde ? Peut-être est-ce incompatible... Les hommes de mon âge sont à la recherche de quelqu’un qui prend soin d’eux. Et moi, ce n’est pas vraiment ce que je veux. J’ai une vie active bien remplie, de nombreux amis, je travaille encore et j’y prends plaisir. Je préférerais être en couple, sans cohabiter. C’est égoïste ? Je pense que je peux l’être un peu vu tout ce que j’ai vécu (rire). »

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