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Le témoignage de Géraldine C. - Partie 3

Dépistage Diagnostic Traitement Après le cancer du sein

17/12/2021 – Septembre à novembre 2021. Géraldine, jeune femme touchée par le cancer du sein, continue à nous confier son témoignage.

Fin août, fini la chimiothérapie! Je suis ravie que cette étape soit derrière moi, que mes cheveux commencent à doucement repousser… J’ai déjà un bon duvet sur la tête! Je me sens bien. Pour fêter cela, nous partons en vacances en amoureux. A mon retour, je passe l’IRM de contrôle, qui se révèle parfait. Mais… il y a un « mais » comme me l’annonce le gynécologue deux jours après l’examen: la tumeur dont je souffrais était « multifocale », soit constituée de nombreuses minuscules tumeurs. Avec un risque que certaines des microcellules cancéreuses soient encore présentes de manière isolée au niveau du sein. Et comme, vu leur très petite taille, l’IRM ne peut les repérer, la mesure la plus sage est de prévoir une mastectomie (ablation du sein). C’est la douche froide car je ne m’attends absolument pas à cela…

Colère et frustration

Mon premier réflexe: je refuse catégoriquement l’intervention! Rappelant à mon médecin que j’ai tout accepté raisonnablement jusqu’à présent, j’ai suivi tout ce qu’on m’a demandé… Mais là, c’est trop et je ne veux pas subir cette opération. Je ne comprends pas sa nécessité, je remets tout en question: la chimiothérapie que je viens de terminer était-elle vraiment nécessaire? La mastectomie n’aurait-elle pas été suffisante?

Je passe de la frustration à la colère… Mon gynécologue m’apaise, promettant de respecter mon choix et me demande juste de consulter l’oncologue. Ce dernier va consacrer deux heures de son planning pour répondre à l’ensemble de mes interrogations. Expliquant que vu mon jeune âge (27 ans) et mon désir de maternité (je veux plusieurs enfants !), les risques de récidive sont plus importants. Afin de les réduire, mieux vaut enchaîner la chimiothérapie avec la mastectomie puis la radiothérapie. Il ne me brusque pas malgré les courts délais et me conseille de voir le chirurgien plasticien et celui réalisant la mastectomie. Ceux-ci aussi se montrent rassurants, plein d’empathie à mon égard. J’ai tellement peur que le résultat soit moche, trop visible, disharmonieux… Ils prennent le temps de m’apaiser, de me montrer des photos « avant-après », promettant une jolie reconstruction rapide. Je bénéficie vraiment du meilleur des supports médicaux!

Des cicatrices discrètes

Deux jours après, me voilà sur la table d’opération: c’est rapide mais indispensable afin de ne pas réduire l’efficacité de la chimiothérapie. Finalement, ne plus avoir le temps d’y réfléchir, c’est plutôt positif et je suis prête pour la mastectomie. Je me demande même s’il n’était pas judicieux d’enlever les deux seins. Les praticiens m’expliquent que le risque d’un nouveau cancer dans le second sein ou ailleurs n’était pas plus important. D’autre part, je pourrai ainsi allaiter. Un argument convaincant!

L’intervention dure six heures et la suite se déroule idéalement: pas de douleur, pas de complication… Le soir-même, je rêve de me lever pour observer le résultat: impossible avec les pansements… et la vigilance des infirmières! Dès le lendemain, je découvre enfin ma poitrine. Quelle belle surprise! Les cicatrices, l’une sous l’aisselle et l’autre au niveau du sein, sont magnifiques et hyper discrètes. A l’endroit de la mastectomie, la zone est plate car l’expandeur (la prothèse) n’est pas encore remplie. Je reste hospitalisée durant 5 jours. Ensuite, l’expandeur est progressivement gonflé chaque semaine et cela prend forme.

Utile au boulot

Niveau mental, je relativise et j’apprécie même le résultat, très réussi. Ma famille me soutient toujours énormément. Je perds du poids, je reprends le sport, je commence à ne plus porter ma perruque quand je suis avec mes amis ou mes proches. Et ceux-là me complimentent sur ma coupe hyper courte.

Un mois après, soit début novembre, j’entame la radiothérapie. Ici encore, par précaution, les médecins prescrivent le maximum, soit 28 séances. Actuellement, j’en suis à la moitié et j’ai la chance de garder une peau saine et souple. Je vais 2 à 3 fois par semaine chez le kiné pour masser les cicatrices, j’hydrate constamment mon corps.

Hormis durant l’hospitalisation, je continue à travailler. Le chirurgien me donne bien un certificat de deux mois mais je négocie afin de reprendre le boulot plus tôt, à mi-temps. Impossible de ne pas allumer mon ordinateur ni de laisser mes collègues en plan lorsqu’ils ont besoin de moi! C’est gratifiant de recevoir leurs remerciements…

Du rire aux larmes

C’est aussi la période où je suis confrontée à une certaine fragilité émotionnelle: je passe extrêmement vite du rire aux larmes. Je suis hyper contente, puis quelques secondes après, complètement abattue, triste. Et ce, pour des futilités… Mes proches ne s’inquiètent pas : ils comprennent vite qu’il suffit d’attendre cinq minutes pour que ma colère disparaisse! Je me rends compte que ces réactions sont exagérées et disproportionnées. Sans doute liées à ces derniers mois de traitement durant lesquels je n’ai jamais vraiment pris le temps de me poser… Depuis, je lève le pied: je dors davantage, je prends du temps pour moi, je me ressource… D’ailleurs, je pars bientôt en vacances avec mon amoureux, histoire de décompresser et surtout de fêter nos deux anniversaires. Ensuite, nous pourrons entamer 2022 de la plus belle des manières!

LISEZ AUSSI : LE TÉMOIGNAGE DE GÉRALDINE C. - PARTIE 1 LISEZ AUSSI : LE TÉMOIGNAGE DE GÉRALDINE C. - PARTIE 2

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