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Le témoignage de Miranda Vermeiren : La force de l’art

Diagnostic Traitement Après le cancer du sein

27/08/2021 – En 2017, Miranda est diagnostiquée d’un cancer du sein. Le moment de l'annonce est encore clairement gravé dans son esprit. L'impact de la modification de son corps a été tellement fort, qu'elle a décidé de monter une exposition de photos après son traitement. Un projet, dont le but est l'acceptation de son propre corps, mais aussi de sensibiliser, d'inspirer et de donner du courage à d'autres femmes.

« Ma cicatrice est devenue un symbole de la beauté de mon processus de guérison et j'ai appris à la porter comme le plus précieux des bijoux. »

« Dans ma douche, j'ai senti une boule dans mon sein gauche. "Tout va bien", ai-je pensé, "c'est juste la période du mois où mes glandes ont tendance à gonfler". Deux jours plus tard, il n'y avait toujours pas d'amélioration. Par sécurité, j'ai pris rendez-vous avec mon gynécologue. Sa réaction m'a fait comprendre que ça n'était pas anodin. Après une mammographie, une échographie et une ponction, le diagnostic est tombé : "Vous avez un cancer du sein. Des examens complémentaires pourront en définir la forme et le traitement adéquat. À cet instant, c'est comme si mon monde s'écroulait et que la terre disparaissait sous mes pieds. Mon unique préoccupation était mes enfants. Je ne veux pas mourir, je ne dois pas mourir ! »

La sale bête

« Deux semaines plus tard, j'ai subi une chirurgie conservatrice du sein. À mon réveil, le chirurgien m'a dit que la tumeur avait plus que doublé, et que mon sein avait été plus endommagé qu'indiqué initialement. Une mastectomie aurait été préférable, mais n'a pu être pratiquée en raison de l'accord sur la chirurgie conservatrice du sein. La sale bête a également reçu un nom : "carcinome triple négatif". On l'appelait "loser". Mais je n'allais pas me laisser abattre ; j'ai commencé le traitement avec espoir et bonne humeur. Pour que les enfants s'y habituent, j'ai opté pour une coupe de cheveux courte. Mon mari a demandé un congé pour soins afin de pouvoir venir à l'hôpital chaque semaine. Ma sœur et ma mère venaient également un jour par semaine pour m'aider aux travaux ménagers. J'ai décidé de ne pas porter de perruque et je me suis acheté beaucoup de jolies écharpes et de chapeaux. Je me suis promis qu'après chaque traitement de chimio, je formulerais un avantage.

Tout a été planifié avec soin et j'ai abordé le traitement dans de bonnes dispositions. La première chimio a été facile pour moi. "C'est ça ?", ai-je pensé. Après la deuxième séance, la nausée s'est installée. Pour contrôler la perte des cheveux, mon mari et moi nous sommes retirés dans la salle de bain avec une bouteille de cava. Le rasoir a fait le reste, accompagné de larmes. Chimio après chimio, je suis devenue plus faible et plus nauséeuse. Mon corps n'était pas prêt à laisser cette substance couler dans mes veines. J'ai beaucoup lu, regardé la télévision, reçu beaucoup d'appels téléphoniques et de messages et essayé de continuer à profiter des bons jours. Les radiations se sont déroulées sans trop de problèmes. La fatigue était persistante, mais je me sentais progressivement mieux. »

Parcours artistique

« Et puis le traitement s'est terminé et je suis tombée dans un trou noir. L'environnement protecteur et sûr avait disparu, les gens me considéraient comme guérie, l'aide supplémentaire et l'attention avaient disparu... Ce n'est qu'alors que j'ai pleinement réalisé ce qui m'était arrivé. J'avais l'impression d'être coincée dans la salle d'attente de ma vie, je ne reconnaissais plus mon propre corps et me perdais dans des pensées négatives. Les conversations avec l'oncopsychologue, mon coach personnel, les formations sur l'état d'esprit, mais certainement aussi l'humour et les trajectoires artistiques de l'asbl Oud Wijzer (cette asbl n'existe malheureusement plus) m'ont aidé à reprendre le dessus.

En participant à deux cours sur "Kunst als kracht", j'ai eu l'occasion d'exprimer mes sentiments et mes pensées par la peinture et le dessin. Le fait de me retrouver avec d'autres personnes souffrant de la même maladie et le soutien inspirant d'un artiste professionnel m'ont donné de la profondeur. Ensuite, j'ai décidé de participer au projet "De Groene Muur" pour les malades chroniques. En collaboration avec l'UZA et sous la direction de Lotte Dodion et Lisette Mertens, nous avons écrit notre histoire et l'avons jouée sur scène sous forme de pièce de théâtre. Le fait d'écrire et de partager mon histoire avec le monde extérieur a été très thérapeutique. Au sein du groupe, tout était ouvert à la discussion ; nous avons partagé notre tristesse, mais nous avons aussi beaucoup ri. Nous n'avons pas hésité à briser certains tabous. Mon numéro de stand-up sur les bienfaits de la chimiothérapie a d'abord été accueilli par un silence gêné dans la salle, mais les rires ont vite fusé. »

Beauté cassée

« Après tout ça, j'ai toujours du mal à accepter ma poitrine endommagée. On me dit souvent que j'ai de la chance d'avoir subi une chirurgie conservatrice du sein, mais je me retrouve avec un sein engourdi et difforme qui n'est plus vraiment le mien. J'ai donc demandé à un ami photographe si il pouvait réaliser une séance de photos qui m'aiderait à accepter mon nouveau corps. Nous avons rapidement décidé d'exposer les photos. Je l'ai fait pour moi, mais aussi pour encourager et inspirer d'autres femmes.

Nous avons baptisé l'exposition "Beauté cassée". Le titre fait référence, d'une part, à la façon dont le cancer du sein vous brise en tant que femme. A la fois mentalement - la perte de contrôle sur votre vie et la perte de confiance en votre corps - et physiquement - non seulement la lésion ou la perte de votre sein, mais aussi, par exemple, la ménopause précoce provoquée par la chimiothérapie. D'un autre côté, les cicatrices vous rappellent aussi votre force, le fait de ne jamais abandonner, quoi qu'il arrive. Pour moi, ma cicatrice est devenue un symbole de beauté de mon processus de guérison et j'ai appris à la porter comme le plus précieux des bijoux. La cicatrice de mon cancer a fait de moi ce que je suis aujourd'hui : sûre de moi, pleine de vie, puissante et créative.

J'aimerais transmettre le message suivant aux personnes qui sont encore au début de leur défi : N'oubliez jamais que le cancer ne définit pas qui vous êtes, mais le courage et la force avec lesquels vous faites face au processus. J'admire chacune d'entre vous. »

Écrit par Miranda Vermeiren

L'exposition de photos "Beauté cassée" peut être visitée à :

  • Galerie Rivierenhof (aile ouest du château blanc à l'étang du parc Rivierenhof à Deurne) du 16 au 26 septembre - du mardi au dimanche de 12h à 19h. L'exposition fait partie de l'exposition en duo Reversed de Luc Van Malderen et Kula Kalentzi.
  • Gemeentemuseum (Kasteelstraat 16, 9140 Temse) du 23 au 31 octobre - samedi de 14 à 18 heures et dimanche de 10 à 12 heures et de 14 à 18 heures. L'exposition présentée ici fait partie de l'exposition de Véronique Verheyen - De kracht van K. K-anker, Kunst als Kracht bij Kantelmomenten.
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