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Témoignage de Santoecha : les raisons qui m’ont poussée vers une reconstruction mammaire

Dépistage Diagnostic Traitement Après le cancer du sein

14/01/2022 – Quand le diagnostic du cancer du sein est tombé pour Santoecha, ce qui l’a le plus effrayée, c’est de perdre son sein. À 26 ans, elle n’était absolument pas prête à passer sa vie avec un sein en moins. Elle a donc opté pour une reconstruction mammaire. Malheureusement, tout ne s’est pas passé sans encombre.

"Mes médecins traitants m’ont longtemps affirmé qu’une chirurgie conservatrice suffirait et qu’une mastectomie ne serait pas nécessaire. Mais une semaine avant l’intervention, il s’est avéré qu’une ablation complète était inévitable. Je regrette cette façon de faire : annoncer la mauvaise nouvelle petit à petit. S’ils m’en avaient parlé plus tôt, j’aurais eu l’occasion de mieux me préparer."

Une part de féminité en moins

"Je m’attendais à ne plus me sentir « entière » après l’ablation. Mastectomie ou chirurgie réparatrice : je garderais des cicatrices quoi qu’il arrive. Ce n’est pas ça qui me posait problème. J’avais l’impression qu’une mastectomie m’enlèverait une part essentielle de moi. Quelque chose qui m’appartenait depuis la puberté. Je pensais que je serais « moins femme ». Je ne comprendrai que plus tard que la féminité n’est pas une question de poitrine. La féminité est en soi. J’ai malgré tout décidé de subir une reconstruction après l’ablation.

Je ne concevais pas de passer ma vie avec un seul sein. J’étais trop jeune. Mais même avec 20 ans de plus, j’aurais opté pour une reconstruction. C’est peut-être de la coquetterie. J’avais un bonnet G. Un sein en moins, ça allait se voir. Et comme le poids d’un sein volumineux allait manquer d’un côté, je risquais de ressentir des douleurs au niveau de la nuque et du dos et d’adopter une mauvaise posture. Je n’en avais aucune envie. Mais je peux comprendre que certaines femmes ne l’envisagent pas. Vu tout ce que le corps a déjà subi, elles n’ont pas envie de rajouter une reconstruction. Le fait de développer un cancer du sein à un jeune âge présentait des « avantages » : mon corps était suffisamment robuste pour supporter quelques chirurgies réparatrices."

Sur le billard

"Même si mon corps était armé pour passer plusieurs fois sur le billard, il ne s’est pas toujours montré très coopératif. Ma peau avait été tellement brûlée par les rayons qu’il aurait été impossible d’utiliser les muscles de mon dos pour la reconstruction. Mon premier chirurgien n’avait pas d’alternative. Heureusement, on m’a adressé à un autre chirurgien en mesure de m’aider. Il a compris mes inquiétudes et m’a dit qu’il veillerait personnellement à ce que je puisse continuer à me mettre en bikini sans la moindre gêne. Il a tenu parole. J’ai dû attendre un an et demi avant de subir l’opération, car j’avais opté pour une chirurgie réparatrice à l’aide de ma propre graisse corporelle. Mais il me fallait quelques kilos de plus. J’ai donc d’abord dû prendre un maximum de poids. Je n’avais pas la patience d’attendre un an et demi. Mais avec le recul, je me dis que j’ai bien fait de patienter. La reconstruction par lambeau DIEP* met le corps à rude épreuve. L’opération dure 12 heures et nécessite une longue période de convalescence. Il faut impérativement respecter le mois de repos prescrit."

Cicatrices gonflées

"Je n’aime pas rester sans rien faire. Et ça s’est confirmé. J’ai repris les cours après 2 semaines. Ce n’était pas très malin, car mes cicatrices se sont déchirées, puis se sont enflammées. Sans m’en rendre compte, j’ai basculé dans un cercle vicieux de lésions impossibles à guérir. Le repos était le seul moyen de me soulager. Après la reconstruction par lambeau DIEP, j’ai encore subi deux réductions mammaires au niveau du sein en bonne santé.

Les cicatrices abdominales ne sont pas élégantes. Malgré deux opérations, elles ont continué à ressembler à des vergetures rouges et gonflées. Après avoir pratiqué deux excisions, mon chirurgien a estimé qu’il était temps d’arrêter. On m’a encore injecté trois fois une substance pour que mes cicatrices me gênent moins. Ces traitements supplémentaires n’ont malheureusement été d’aucun secours : mes cicatrices sont restées comme au lendemain de l’opération. Pourtant, malgré la douleur et le temps qu’ont coûtés les chirurgies réparatrices, je recommanderais toujours la reconstruction, ne fût-ce que pour moins se faire remarquer dans un monde où la perfection est souvent la norme. C’est mon choix."

Écrit par Santoecha Rangai

* Une reconstruction par lambeau DIEP (Deep Inferior Epigastric artery Perforator) consiste à utiliser de la peau et de la graisse abdominales prélevées entre le nombril et le pubis pour modeler un nouveau sein. Source : https://www.mariamiddelares.be/nl/zorgaanbod/behandelingen-en-testen/borstreconstructie-met-diep-flap

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