Laurent se chargeait des cheveux de ses clients dans son salon de coiffure depuis plus de 30 ans. Il les a aussi mis en contact avec des fournisseurs de perruques pendant des années, jusqu’à ce qu’ils cessent leurs activités. Il s’est alors rendu compte qu’on avait besoin de perruques de qualité, mais aussi d’extensions plus légères. « Certains clients ressentaient trop la présence d’une perruque », explique Laurent. « Elle pouvait être trop chaude ou trop lourde, notamment quand le patient avait encore des cheveux. Nous avons donc cherché des alternatives. Comme nous n’en avons pas trouvé, nous nous sommes mis à fabriquer nous-mêmes des extensions et des perruques. C’est ainsi que notre concept et notre atelier ont vu le jour il y a deux ans sous le nom de Fillmaze. »

Laurent vend souvent ses perruques à des personnes qui vont perdre ou ont perdu leurs cheveux à la suite d’un traitement contre le cancer. Les extensions sont plutôt destinées à des personnes qui souffrent d’alopécie, une affection capillaire caractérisée par des cheveux qui ne repoussent plus à certains endroits ou qui repoussent très fins, fragiles et crépus. Cette affection est aussi courante chez les personnes qui ont subi un traitement contre le cancer.

La fabrication d’une perruque ou d’extensions est un travail de précision. « Un cheveu mal mis et c’est toute la perruque qui est gâchée », souligne Laurent. La première étape consiste à réaliser un moule de la taille de la tête du client, qui permettra de fabriquer l’intérieur, soit la « monture », de la perruque. Plus de cent mille cheveux sont ensuite noués sur la monture un par un. L’extrémité courte du nœud doit être coupée au plus près de la monture, car les cheveux se composent de minuscules écailles : après le nœud, les écailles des extrémités courtes et longues du nœud sont orientées dans des directions opposées, ce qui crée des nœuds impossibles à démêler. Il faut compter entre six et huit semaines pour fabriquer une perruque de A à Z.

Mais pour pouvoir confectionner une perruque, il faut bien sûr suffisamment de cheveux. Les cheveux donnés par Pink Ribbon sont d’abord triés sur la base de leur longueur et de leur couleur. Saviez-vous qu’il fallait de six à huit queues de cheval pour fabriquer une seule perruque ? Il est, en outre, essentiel que les cheveux donnés mesurent au moins 35 cm. En effet, une fois les cheveux noués et les fourches coupées, on perd facilement 10 cm. D’ailleurs, les cheveux situés sur le haut de la tête sont beaucoup plus longs que ceux du dessous. Laurent a quelques conseils à donner aux personnes qui souhaitent faire don de leurs cheveux : « Au lieu d’une seule queue de cheval, vous pouvez demander au coiffeur de couper plusieurs queues composées de cheveux de la même longueur. Si vous envisagez une coupe courte, le coiffeur peut aussi couper les cheveux du dessus de la tête en petites queues afin d’obtenir plus de longueur. »

Le meilleur côté du métier de coiffeur et de perruquier ? D’après Laurent, c’est l’émotion qui se lit dans les yeux des clients : « Mes clients sont généralement très émus quand ils m’annoncent qu’ils vont perdre leurs cheveux à cause d’un traitement contre le cancer. Quand ils portent leur perruque ou leurs extensions pour la première fois quelques semaines plus tard, ils ont souvent encore les larmes aux yeux, mais ce sont des larmes de joie. Quel plaisir de voir ces gens se sentir à nouveau mieux dans leur peau ! Au salon, ça me comble de satisfaction et de bonheur, mais ce sentiment est encore plus fort à l’atelier. »

Xtra hair & Fillmaze : https://www.fillmaze.com/
Salon de coiffure Mattiss : https://www.mattiss.be/

Mechelsesteenweg 286, 2820 Bonheiden