Témoignage de Rkia Tiar (54 ans) : “ Le cancer reste tabou au sein de la communauté marocaine. ”
Traitement Soins psychosociauxRkia Tiar (54) de Koekelberg, bénévole pour Kom op tegen Kanker et à l’hôpital Saint-Jean, a développé un cancer du sein en 2013. Rkia est Belgo-Marocaine. Elle évoque ouvertement son cancer du sein. “ Les connaissances et la franchise peuvent sauver des vies. Ensemble, brisons le tabou. ”
"Le cancer reste tabou au sein de la communauté marocaine. Je rencontre des femmes qui ne veulent rien dire à leur mari ou qui refusent les traitements lourds comme la chimio parce qu’elles ont peur que leur mari les quitte... pour une femme qui pourra combler leurs besoins. C’est grave, vous ne trouvez pas ?
Historiquement, les musulmans considéraient le cancer comme une punition d’Allah parce qu’ils fumaient, buvaient ou n’avaient pas été de bons musulmans. Ils pensaient qu’il se transmettait comme le sida. Ils le perçoivent toujours comme une “mauvaise maladie ”. Bon nombre de musulmans de la génération précédente refusent même tout traitement. Ils s’en remettent à Allah. Ou ils cherchent des remèdes à base de plantes sur Internet. J’essaie de leur faire comprendre qu’Allah a justement fait en sorte que les médecins proposent des traitements et que c’est l’association de la foi et de la médecine moderne qui peut faire des miracles.
Quand je suis tombée malade, je me suis rendu compte à quel point la foi pouvait donner de la force. Je n’ai jamais ressenti de colère. Non, je savais qu’Allah avait un projet pour moi. J’épaulais des patients depuis des années en tant que bénévole, mais être confrontée moi-même au cancer me permet de les comprendre encore mieux aujourd’hui. Je suis désormais plus forte et mon engagement n’en est que renforcé. Je vois ma maladie comme une deuxième chance de faire quelque chose de bien dans ma vie.
C’est l’ignorance qui entraîne la mort. Un ami de mon beau-frère a un cancer du côlon : il en a parlé à ses amis et certains d’entre eux passent désormais des contrôles préventifs. Le savoir et la franchise peuvent sauver des vies. C’est pour cette raison que je parle ouvertement de mon cancer du sein à tout le monde. Ensemble, brisons le tabou. Il m’arrive d’être fatiguée, mais ça me plaît de consacrer mon énergie à épauler les autres. On discute ou je les aide à régler la paperasse pour la mutuelle, par exemple. Quand j’ai droit à un sourire ou à un merci sincère, je suis sur un petit nuage. Il n’y a rien de plus beau que de pouvoir faire la différence pour les autres. ” (kdc)
Photo: Kaat Pype
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