Marleen s'est battue avec sa fille Elien contre le cancer du sein
Diagnostic Traitement Après le cancer du sein Amitié28/06/2021 – Marleen Coorevits et sa fille Elien Van Den Meersschaut sont unies comme les doigts de la main. Ensemble, elles aiment faire du shopping, assister à des spectacles ou manger en terrasse. Quand on voit l'une, on peut être sûr que l'autre n'est jamais bien loin… Jusqu'à ce jour de 2018 où Marleen apprend qu'elle souffre d'un cancer du sein. Un coup dur pour toute la famille, mais pas de quoi les abattre. Pour aider les personnes atteintes d'un cancer du sein, Elien a choisi de soutenir l'asbl Pink Ribbon à la faveur de sa participation à Miss Fashion. Mère et fille témoignent en duo.
Comment la tumeur a-t-elle été découverte ?
Marleen : C'était en mai 2018. Je prenais ma douche, comme tous les jours, et c'est en frictionnant mon corps pour faire un gommage que j'ai moi-même senti une boule dans mon sein.
Quelle a été votre réaction face au diagnostic ?
Marleen : L'oncologue m'a dit que c'était une chance que j'aie découvert la grosseur, car il s'agissait d'une forme très agressive de cancer du sein, à savoir un triple négatif. Si j'étais restée avec cette tumeur, elle aurait causé des métastases en deux ou trois mois et il n’y aurait plus rien eu à faire. C'est une nouvelle que j'ai mis du temps à digérer. J'ai été terriblement choquée et j'ai réagi par un tsunami émotionnel.
Elien : Papa était auprès de maman quand on lui a annoncé le diagnostic. Moi, malheureusement, je travaillais et je n'ai pas pu être présente. Le soir, quand je suis rentrée à la maison, j'ai tout de suite senti que l'atmosphère avait changé. J'ai vite compris que maman avait reçu une mauvaise nouvelle. Peu après, elle m'a tout raconté et j'ai éclaté en sanglots. Ma maman compte tellement pour moi ! Je n'arrivais pas à y croire…
Comment les autres personnes ont-elle réagi ?
Marleen : J'ai préféré annoncer sans tarder la mauvaise nouvelle autour de moi : ne cacher ni la forme agressive de mon cancer, ni le traitement que j'allais subir, ni les étapes suivantes… Mon mari était avec moi au moment du diagnostic, puis j'ai immédiatement appelé ma mère. J'ai également tout dit à Elien quand elle est rentrée de son travail, le soir même. Idem pour ma meilleure amie. Tout le monde a été très triste et très choqué de l'apprendre.
Quel traitement vous a-t-on proposé ?
Marleen : J'ai d'abord eu douze séances de chimio Carbo-Taxol. Une par semaine, le vendredi, et c'était extrêmement lourd, car en général j'étais malade les quatre jours suivants. Mais après quatre séances à peine, la tumeur avait diminué de moitié et après la 8e séance, la quasi-totalité des cellules cancéreuses avaient disparu. Il me restait encore à subir quatre séances d'AC1 qui m'ont vraiment rendue malade. Les médecins m'avaient prévenue, et je dois dire qu'ils n'ont pas menti. Ces séances ont été terriblement pénibles. Finalement, j'ai aussi dû subir une opération du sein, sans mastectomie, puis douze séances de rayons. Tous les six mois, je reçois aussi du Zometa®2 pour renforcer mes os. En décembre 2021, on me donnera ma 6e et dernière dose : mon traitement sera enfin terminé. On pourra aussi me retirer mon port-à-cath3.
Avez-vous été suffisamment soutenue par la famille et les amis ?
Elien : Oh oui ! Nous avons une famille très soudée et nous avons reçu énormément d'aide et de soutien. Ma mamy est souvent venue chez nous quand maman était en traitement, pour nous aider et nous tenir compagnie. Cela a été une période difficile, mais nous l'avons traversée ensemble et on a gagné !
Marleen : Au début de mon traitement, la chimio me rendait trop malade pour que je puisse sortir. Je n'avais pas envie non plus de recevoir de visites, à part celles de ma meilleure amie. Elle essayait de venir de temps en temps, et j'ai beaucoup apprécié… C'est pendant ces moments pénibles qu'on reconnaît ses véritables amis. On m'a aussi envoyé des fleurs par la poste et il y a même quelqu'un qui a allumé des cierges pour moi à la chapelle.
Comment vous sentiez-vous toutes les deux pendant ces longs mois de traitement ?
Elien : J'avais très peur de perdre ma maman. Cette simple idée me fait encore frémir…
Marleen : J'ai essayé de rester forte, car on a beau tourner le problème dans tous les sens, les choses sont ce qu'elles sont et il faut bien faire face.
Comment avez-vous vécu ce lourd traitement alors que régnait (et règne encore) la pandémie de Covid-19 ?
Marleen : Pendant le premier confinement, mon traitement du Zometa® a été post-posé de deux mois. Ce n'était évidemment pas l'idéal, mais je l'ai accepté, étant donné que je ne pouvais pas faire autrement. De toute façon, je n'ai jamais vraiment eu peur d'attraper le coronavirus. J'ai toujours bien respecté les règles d'hygiène : désinfecter ses mains, porter le masque, etc. Entre temps, j'ai aussi reçu mon premier vaccin.
Comment s'est déroulé votre traitement ?
Marleen : Franchement, j'ai eu énormément de chance. Après quatre séances de chimio, ma tumeur avait déjà diminué de moitié, ce qui est exceptionnel. Je pense que cela vient de ma foi, j'y ai toujours cru. J'ai toujours eu l'impression d'avoir derrière moi des gens qui me soutiennent, qui voulaient que je m'en sorte, et ça a marché. Pendant mon traitement, je suis souvent allée prier dans la chapelle près de chez nous.
Elien, trouvez-vous que votre maman a beaucoup changé depuis le jour du diagnostic ?
Elien : Maman a beaucoup changé par rapport à avant. Elle est beaucoup plus vite fatiguée et a parfois des problèmes de concentration. Tout cela, surtout les problèmes de concentration, fait qu'elle ne peut travailler que quelques heures par semaine.
Marleen : C'est vrai que je suis très vite fatiguée, tant mentalement que physiquement. J'ai conservé pour le moment mon travail au supermarché, mais seulement deux jours par semaine et pas plus de cinq heures par jour. Je ne pourrais pas faire plus : je suis trop vite fatiguée. Il faut dire que c'est un travail qui m'oblige à aller et venir non-stop, et c'est épuisant. Mes collègues voient tout de suite quand ça ne va plus… et ils me proposent de souffler un peu. Au boulot, tout le monde a été très coopératif. A côté de la fatigue, il y a aussi ma capacité de concentration qui a fortement diminué à cause de la chimio : j'oublie souvent des tas de choses.
Quel impact ce diagnostic de cancer du sein a-t-il eu sur votre vie ?
Elien : Cela nous a permis de découvrir la vie sous un jour nouveau. Maman est malgré tout restée quelqu'un de très positif. De voir comme elle a su rester forte fait que je l'admire encore plus ! Elle a su tenir bon face à ce coup très dur.
Qu'espérez-vous toutes les deux à l'avenir ?
Marleen : J'espère évidemment ne pas avoir de récidive de cancer du sein et ne pas devoir revivre tous ces traitements. Mais si cela devait arriver, je me battrais aussi fort et je traverserais à nouveau tout ce que j'ai subi. J'ai également hâte de pouvoir à nouveau sortir avec ma fille et avec mes amis, parce que, avec la crise du Covid, c'était évidemment très difficile. On a essayé de compenser ce manque de contacts physiques par des coups de téléphone réguliers, mais ce n'est pas la même chose.
Elien : Avant que maman ne tombe malade, on sortait beaucoup elle et moi : on se faisait un lunch en terrasse, on sortait au théâtre ou à des concerts, on faisait du shopping. Avec sa maladie et avec le Covid, c'est devenu compliqué… Maintenant qu'elle se sent beaucoup mieux et qu'on se déconfine progressivement, on va pouvoir reprendre doucement le rythme et recommencer à profiter de la vie.
Y a-t-il encore quelque chose que vous voudriez dire aux femmes qui traversent la même épreuve ?
Marleen : Qu'il ne faut surtout pas baisser les bras et que, malgré le cancer, on doit essayer de voir la vie de manière positive. Aujourd'hui, d'énormes progrès sont faits dans le domaine de la science et il y a tellement de possibilités en matière de traitements ! Alors, surtout, n'abandonnez pas et battez-vous !
Elien, y a-t-il encore quelque chose que vous aimeriez dire à votre maman ?
Elien : Maman chérie, je suis incroyablement fière de toi, du fait que, malgré tout ce que tu as enduré ces derniers temps, tu as su rester forte et positive. Cela a été une période difficile pour nous tous, et nous allons pouvoir, je l'espère, laisser tout cela derrière nous. Peu importe l'âge que j'ai, j'aurai toujours besoin de toi, maman, et je serai toujours là pour toi. Je t'aime tant !
Apporter son soutien, c'est aussi en recevoir
Elien Van Den Meersschaut fait partie des finalistes de Miss Fashion 2022. Sa mère a été atteinte d'un cancer du sein, si bien que la jeune femme a eu envie de soutenir activement l'asbl Pink Ribbon. Comment ? En vendant de charmantes boîtes fleuries, dont les recettes sont reversées à l'association. Chaque boîte contient des roses d'une couleur différente, une carte de soutien à Elien, ainsi que le fameux ruban Pink Ribbon. Un très beau geste pour lequel nous remercions Elien de tout cœur. N'hésitez pas à la suivre sur son compte Instagram : @elien_vandenmeersschaut
Notes :
1 AC est la forme la plus lourde de chimiothérapie. Les cures AC consistent en Adriamycine (=Doxorubicine) et Cyclofosphamide (AC), ainsi qu'un liquide de couleur rouge. Source : https://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-type/breast/treatment/chemotherapy/?region=on)
2 Le Zometa® est un traitement préventif complémentaire que l'on donne aux femmes ménopausées qui ont un cancer du sein non métastasé. Ce médicament réduit le risque de métastases osseuses et augmente du même coup les chances de guérison. (Source : https://ressourcessante.salutbonjour.ca/drug/getdrug/zometa)
3 Le port-à-cath est un réservoir, sorte de cathéter implanté directement sous la peau et par lequel on peut facilement brancher une perfusion. Il a son utilité en chimiothérapie, mais aussi pour les prélèvements sanguins récurrents ou l'injection de médicaments. On retire le port-à-cath dès qu'il n'est plus nécessaire, en général quelque temps après la fin de la chimiothérapie. (Source : https://www.saintluc.be/sites/default/files/2020-09/COMMU-DSQ-403-port-a-cath-2020.pdf )
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