D’après l’enquête menée par Pink Ribbon et le cabinet d’études iVOX à l’été 2023, l’entourage ne sait généralement pas comment réagir en cas de pronostic défavorable chez un patient atteint d’un cancer du sein. 1 866 Belges ont répondu à l’enquête. Parmi eux, 1 000 connaissaient personnellement un patient. Nous avons analysé les différences de réaction face à un pronostic favorable (cancer dépisté à temps) et un pronostic plus pessimiste (cancer du sein métastasé). Une petite moitié des proches sont envahis par le chagrin et un sentiment d’impuissance. Et la réaction émotionnelle est encore plus violente quand l’espoir de guérison s’envole.

Les proches estiment plus souvent que le cancer du sein a fortement affecté leur famille quand il est question de cancer métastasé que quand le pronostic est favorable. Les proches se sentent également plus seuls quand le cancer est métastasé. Un sur trois fait état d’une diminution sensible du nombre de visites, ce qui renforce le sentiment de solitude. Le réseau s’étiole : certains coupent les ponts et ne savent plus quelle attitude adopter. On parle moins du cancer dans la famille touchée quand le pronostic est pessimiste que quand le pronostic est bon.

Une aide pratique

Le diagnostic de cancer du sein est difficile à digérer. En Belgique, il concerne environ 11 000 femmes et une centaine d’hommes chaque année. On dénombre, par ailleurs, 15 000 décès par an des suites d’un cancer du sein. Le cancer du sein métastasé est rarement mis en avant. L’entourage ne sait pas toujours comment se comporter, ce qui se traduit parfois par un comportement d’évitement. Nous ne sommes généralement pas très doués pour les conversations à cœur ouvert. Le fait d’éviter le sujet ou de l’aborder avec légèreté peut toutefois être perçu comme blessant. Un conseil pour l’entourage des patients : proposez spontanément une aide pratique. Par exemple : apportez une casserole de soupe fraîche, emmenez les enfants de la famille au cinéma, proposez de tondre la pelouse… De nombreuses familles assument trop de charges seules pendant trop longtemps. Les hommes sont généralement peu enclins à demander de l’aide. Même quand on leur en propose, ils déclinent. Ils veulent se montrer forts et refusent de donner l’impression qu’ils ne sont pas de taille face à la maladie de leur femme. En fait, les hommes sont trop durs avec eux-mêmes. Ils sont souvent accablés par la peur de perdre leur conjoint malade. Ils devraient parfois être capables de mettre ce scénario catastrophe de côté, mais ce n’est pas toujours facile. La plupart des patientes atteintes de cancer trouvent tout à fait normal que leur partenaire continue à pratiquer des hobbys et à voir des amis de temps à autre. C’est un bon moyen de garder la tête hors de l’eau. Les patients n’ont pas du tout envie qu’on les traite comme des enfants : ni leur partenaire ni leur entourage. Parlez avec eux, de tout et de rien. Offrez-leur une oreille attentive, un câlin, une présence… dans les moments où ils ressentent le besoin de parler de la maladie. La vie ne s’arrête pas quand le cancer a métastasé.

Dépistage précoce

Les chances d’une issue favorable sont plus grandes quand le cancer est dépisté à temps. D’où l’importance d’observer ses seins, d’être attentif aux changements et de donner suite aux convocations pour une mammographie de dépistage. Autant de domaines où nous devons nous améliorer : les femmes connaissent trop peu leurs seins et près de la moitié du groupe cible ne se fait pas dépister. Vous souhaitez savoir si vous êtes susceptible de détecter un cancer du sein à temps ? Faites notre Mammoquiz. Pink Ribbon vous donnera des conseils personnalisés.