Les spécialistes s’accordent à dire que le lien entre la consommation d’alcool et certains cancers est suffisamment démontré. D’après un article publié dans le Journal of Clinical Oncology, un magazine spécialisé dans le domaine du cancer qui s’adresse à un public de médecins, l’alcool serait responsable de 3,5 % de l’ensemble des cancers, les plus gros buveurs étant évidemment aussi les personnes les plus à risque.

Savants calculs

Les cancers ne sont toutefois pas tous aussi fortement influencés par la consommation d’alcool – certains, comme les cancers de la peau ou les leucémies, sont même complètement sans rapport avec ce facteur. Il existe par contre un lien bien établi avec les cancers du foie, de la bouche, de la gorge, du larynx, de l’œsophage, de l’intestin et du sein, et le risque est d’autant plus élevé que la consommation est importante. Le rapport est le plus marqué pour les cancers de la bouche, de la gorge et de l’œsophage. Les personnes qui consomment tous les jours 50 g d’alcool ou davantage (soit plus de 4-5 verres standard) courent par exemple un risque 7 fois plus élevé de développer ces trois types de tumeurs que celles qui n’en boivent pas du tout… et si en plus elles fument, le danger augmente encore d’un cran. Le rapport entre l’alcool et les cancers du foie, de l’intestin et du sein est sensiblement plus faible : lorsque la consommation dépasse 50 g d’alcool par jour, le risque augmente d’un facteur 1,5 « seulement ». Il est aussi probable qu’il diminue à nouveau lorsque la consommation se réduit. Un mois sans alcool est donc de toute façon une vraie cure de santé pour l’organisme !

L’alcool est un facteur de risque bien connu de cancer du sein, puisqu’un verre d’alcool par jour accroît le risque de 10 % en comparaison avec l’abstinence complète. À quoi cela correspond-il toutefois concrètement ? En moyenne, le risque d’une femme de 40 ans de développer un cancer du sein au cours des 10 années à venir s’élève à 1,45 %. Si elle prend volontiers un petit verre de vin blanc ou de cava quotidien, ce chiffre passe à 1,59 %, ce qui reste un risque relativement faible. Si nous imaginons à présent qu’elle consomme tous les jours suffisamment d’alcool pour faire doubler son risque, celui-ci passe à 1,74 %. C’est un risque accru mais, là encore, pas spectaculairement élevé.

Cure de détox

Le cancer du sein, c’est quelque chose qui nous tombe dessus. Les principaux facteurs de risque – l’âge, la prédisposition familiale et l’hérédité – ne sont pas modifiables et nous sommes souvent enclines à surestimer l’impact de ceux qui peuvent être influencés.

Un mode de vie sain reste toutefois le meilleur investissement possible pour votre santé en général et pour votre risque de cancer du sein en particulier. Bougez suffisamment, ne fumez pas, évitez le surpoids, mangez suffisamment de fruits et de légumes, prenez soin de votre sommeil, détendez-vous régulièrement… et modérez votre consommation d’alcool. À titre indicatif, mieux vaut ne pas boire plus d’un ou deux verres par jour et respecter au moins deux jours d’abstinence par semaine. Chez les buveurs réguliers, participer à l’initiative Tournée Minérale est une véritable bénédiction pour l’organisme. On pourrait même dire que c’est sans doute la seule cure de détox qui marche vraiment !