Marcher abaisse le risque de cancer du sein et de rechute
Prévention Chiffres et faits Centre d'expertise du cancer du sein31/05/2022 - Les femmes qui sont physiquement actives semblent moins sujettes au cancer du sein et celles qui en ont déjà été victimes ont aussi un risque plus faible de rechuter lorsqu’elles bougent régulièrement… et c’est la science qui le dit !
Plusieurs dizaines d’études ont démontré que 150 minutes hebdomadaires d’exercice d’intensité modérée (correspondant p.ex. à 2,5 heures de marche) ont un effet favorable sur la prévention du cancer du sein mais aussi sur la survie des femmes qui en ont souffert, et ce bénéfice augmente avec le niveau d’activité. Bouger suffisamment abaisse le risque de cancer du sein d’au moins un quart, voire même de 40 % chez celles qui ont passé le stade de la ménopause. Cet effet se retrouve aussi chez les personnes dont la santé laisse à désirer par ailleurs, comme par exemple celles qui fument ou qui sont en surpoids. Pour ces dernières, la marche présente en outre des avantages supplémentaires, puisqu’elle les aidera à perdre du poids ou à tout le moins de la masse grasse.
Enquêtes
La majorité des études réalisées à ce sujet se sont basées sur des enquêtes détaillées examinant les habitudes des femmes avec ou sans cancer du sein. Elles sont d’autant plus convaincantes qu’on les considère ensemble, car toutes les enquêtes vont dans le même sens : plus on bouge, plus le risque de cancer diminue. Cette baisse s’élève à environ 6 % par heure d’activité physique hebdomadaire et, chez les femmes qui souffrent ou ont souffert d’un cancer du sein, l’exercice accélère la guérison et limite le risque de rechutes. L’impact bénéfique de l’activité physique concerne également d’autres formes de cancer, dont notamment le cancer du côlon. Néanmoins, même les sportives les plus assidues ne pourront jamais ramener leur risque de cancer à zéro.
Explications
La science avance plusieurs éléments pour expliquer ce phénomène. Les personnes physiquement actives affichent par exemple de plus faibles taux sanguins d’insuline, l’hormone qui régule le métabolisme du sucre. C’est un constat important, car les femmes dont le taux d’insuline est élevé courent un risque jusqu’à trois fois plus élevé que les autres de développer un cancer du sein. L’exercice tend toutefois aussi à abaisser le taux d’œstrogène, l’hormone féminine. Les sportives elles-mêmes n’en remarquent généralement rien, mais ces taux légèrement plus faibles sont synonymes d’un risque plus faible de cancer du sein. Cette production d’œstrogènes légèrement réduite est probablement due à une masse grasse plus faible. Comme les ovaires, les cellules adipeuses produisent en effet de l’hormone féminine ; c’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi le surpoids accroît le risque de cancer du sein.
Chez les femmes (ayant été) traitées pour un cancer du sein qui suivaient chaque semaine trois séances d’exercice de 30 à 90 minutes, les scientifiques ont constaté un plus faible taux d’insuline sanguin, mais aussi des concentrations plus faibles de toutes sortes de facteurs stimulant la croissance des cellules cancéreuses. Ceci peut expliquer pourquoi ces patientes se rétablissent plus vite et rechutent moins.
Enfin, l’activité physique a aussi un impact considérable sur l’immunité : à condition de le faire régulièrement, marcher renforce globalement nos défenses… et depuis la pandémie du coronavirus, nous savons tous qu’une bonne immunité aide à tomber moins rapidement malade. Contribue-t-elle aussi à nous rendre moins sensibles au cancer ? C’est possible, mais les scientifiques n’en ont pas encore tout à fait le cœur net.
Quoi qu’il en soit, un mode de vie actif – avec par exemple des promenades régulières – présente d’innombrables avantages pour la santé et abaisse non seulement le risque de cancer du sein, mais aussi de maladies cardiovasculaires, d’AVC, d’ostéoporose, de démence et de dépression. Toutes les initiatives qui incitent à marcher, comme La Marche Rose, présentent donc des avantages inestimables pour la santé. Lancez-vous !
Rédigé par Marleen Finoulst
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