Publication de l’étude relative aux indicateurs de qualité des soins dans le cadre du cancer du sein
La Fondation Registre du CancerPink Ribbon Belgique poursuit plusieurs objectifs, notamment la sensibilisation au cancer du sein et l’amélioration de la qualité de vie des personnes confrontées à la maladie. La qualité des soins revêt, bien sûr, une grande importance dans ce contexte. À cet égard, Pink Ribbon a apporté sa participation à une étude portant sur les indicateurs de qualité des traitements du cancer du sein dans les hôpitaux belges.
Les partenaires de l’étude
L’étude est le fruit d’une collaboration entre la Fondation Registre du Cancer (BCR) et la Société belge d’oncologie médicale, ou Belgian Society of Medical Oncology (BSMO). La BSMO est l’association professionnelle des oncologues médicaux (spécialistes du cancer), dont les objectifs comprennent la promotion et l’amélioration de l’éducation, de la recherche et de la qualité des soins dans le domaine du cancer. La BCR est l’organisation qui collecte un grand nombre de données sur le cancer en Belgique : incidence de chaque type de cancer, nombre de personnes atteintes, détails sur la gravité du cancer, nombre de décès… Elle a, en outre, accès aux données des mutualités, notamment celles relatives aux méthodes de diagnostic utilisées et aux traitements administrés aux patients. La combinaison de toutes ces données permet d’analyser la mesure dans laquelle certains indicateurs de qualité des soins sont respectés, pour l’ensemble de la population belge, mais aussi par hôpital.
Que sont les indicateurs de qualité ?
Dans le domaine des soins de santé, les indicateurs de qualité sont un ensemble de critères qu’un hôpital, par exemple, doit respecter afin de prodiguer des soins de bonne qualité. Un exemple (fictif) : « Après une opération pour une jambe cassée, 90 % des patients parviennent à remarcher sans béquilles dans le mois. » Autrement dit, en cas de soins optimaux, certains problèmes peuvent survenir chez 10 % des patients, malgré toutes les précautions d’usage, les meilleurs traitements, etc. Mais cela ne devrait pas être le cas chez 90 % des patients après un mois. Il arrive aussi qu’on se base sur ces indicateurs de qualité pour octroyer l’agrément de centre d’expertise ou pour décider où certaines opérations peuvent être pratiquées.
Qu’a examiné l’étude ?
Tout d’abord, plusieurs indicateurs de qualité ont été sélectionnés en concertation avec les spécialistes du cancer du sein. Ces indicateurs sont considérés comme importants par les organisations internationales et sont susceptibles d’être calculés à partir des données disponibles auprès de la Fondation Registre du Cancer. L’étude s’est notamment penchée sur le nombre de femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique qui ont entamé une chimiothérapie dans les trois mois, le nombre de femmes qui ont passé un certain type de scanner à un stade précoce (ce qui n’est pas recommandé) et la durée de l’hormonothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant. Les données pertinentes ont ensuite été collectées et analysées : elles concernaient 48 872 femmes issues de toute la Belgique et chez qui un diagnostic de cancer du sein avait été posé entre 2010-2014.
Quelles sont les conclusions ?
Les femmes participant à l’étude avaient en moyenne 62 ans, même si 20 % avaient moins de 50 ans. Près de 90 % avaient subi une intervention chirurgicale, 75 % avaient reçu une radiothérapie, 80 % avaient bénéficié d’une hormonothérapie et 40 % avaient été traitées par chimiothérapie. Pour certains indicateurs de qualité, les résultats étaient très bons. Un exemple : moins de 1 % des femmes atteintes d’un cancer du sein à un stade précoce ont passé un PET scan (ce qui n’est pas recommandé). Un autre indicateur concerne le recours à la chimiothérapie peu avant le décès, ce qui peut laisser penser que l’on n’a pas compris à temps que la maladie était en phase terminale. Ce n’était heureusement le cas que chez 5 % des femmes. Autre constat : la durée moyenne de l’hormonothérapie chez les femmes atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant était de 4,5 ans. Ce chiffre est très proche des 5 ans préconisés à l’époque (aujourd’hui, on recommande généralement 10 ans d’hormonothérapie).
Certains indicateurs affichent des scores un peu moins positifs. Du trastuzumab a, par exemple, été administré à un quart des femmes atteintes d’un cancer HER2 positif à un stade précoce, ce qui n’est pas recommandé dans cette situation. Une chimiothérapie a été entamée dans les trois mois chez 17 % des patients atteints d’un cancer métastatique. À noter qu’il y a une grande différence entre les hôpitaux, qu’il s’agisse de cliniques du sein agréées ou non, et quel que soit le nombre de patients. L’étude (et c’est l’une de ses limites) n’a pas eu accès à des informations spécifiques, notamment sur les raisons de recourir ou non à une thérapie particulière.
Les chercheurs recommandent que des recherches soient menées pour déterminer si les indicateurs de qualité pourraient être utilisés de manière plus systématique par les médecins et les hôpitaux, et que l’enregistrement de toutes les données relatives aux patients atteints de cancer soit effectué de manière aussi minutieuse et complète que possible, afin de garantir une analyse plus efficace.
Quelles sont les implications pour les patients atteints d’un cancer du sein ?
Les différences entre les hôpitaux ne constituent pas forcément un problème. Il se peut, par exemple, que davantage de femmes acceptent une proposition de traitement dans une région que dans une autre. Ou qu’il y ait plus de femmes atteintes d’autres maladies, ce qui rend moins approprié le recours à la chimiothérapie. Ces questions n’ont pas pu être examinées dans le cadre de cette étude.
Il est néanmoins utile que les patients soient aussi bien informés que possible. Ils peuvent bien sûr s’adresser au spécialiste traitant, mais aussi à une infirmière en oncologie ou à leur médecin généraliste. Ils peuvent également consulter des sites web tels que celui de Pink Ribbon, de la Fondation contre le Cancer et de Kom Op Tegen Kanker, qui fournissent de nombreuses informations utiles.
Quelques exemples de questions à poser :
- L’hôpital où vous être traité est-il une clinique du sein agréée ?
- Vous trouverez notamment la réponse ici : https://pink-ribbon.be/fr/cliniques-du-sein.
- Combien de patients atteints d’un cancer du sein sont traités à l’hôpital chaque année ?
- Quel traitement vous est proposé et pourquoi ?
- Y a-t-il d’autres options et quels sont les avantages et les inconvénients ?
- Votre hôpital propose-t-il toutes les options ?
Si vous disposez des informations pertinentes, votre équipe de traitement et vous pourrez choisir le plan d’action adapté à votre situation, et vous pourrez l’entamer (ou le poursuivre) en toute confiance.
Qu’y a-t-il encore au programme ?
La Fondation Registre du Cancer continuera d’examiner la qualité des soins prodigués aux patients atteints d’un cancer du sein, notamment avec des partenaires tels que le KCE, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé. Le prochain projet soutenu par Pink Ribbon sera une étude relative à l’impact du Covid-19 sur le cancer du sein en Belgique. Dans quelle mesure les diagnostics ont-ils été posés plus tard, ou les traitements reportés, et quel en a été l’impact ?
Suivez le site web de Pink Ribbon pour connaître les résultats de ce projet et d’autres !
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