On ne peut pas ramener les humains à des chiffres, pas plus que le risque précis que vous développiez un cancer du sein. Le chiffre de 1 sur 7, 1 sur 8 ou 1 sur 9 a beau être éloquent, il donne simplement une moyenne. Il ne dit rien sur le risque individuel. Le risque est évidemment beaucoup moins élevé chez les jeunes femmes que chez les femmes qui ont entre 50 et 70 ans.

Zone grise

Les divergences au niveau des chiffres s’expliquent par des différences de calcul. La frontière entre un tissu mammaire encore sain et un cancer du sein n’est pas nette. Certaines tumeurs contiennent des cellules malignes, mais ne forment jamais de métastases. Ces tumeurs sont appelées « carcinome canalaire in situ » (CCIS). Elles constituent la zone grise entre le cancer et l’absence de cancer. Il est question de véritable cancer du sein quand deux conditions sont remplies : 1) la lésion contient des cellules malignes et 2) ces cellules malignes peuvent métastaser. Certaines organisations, par exemple certaines compagnies d’assurance, comptabilisent tous les CCIS dans le nombre de cancers du sein, ce qui n’est pas tout à fait correct. En effet, le CCIS n’est pas un cancer puisque les cellules ne forment pas de métastases. La prise en compte du CCIS fait automatiquement grimper le risque moyen de cancer du sein. Il faut dire que le CCIS est généralement traité et retiré comme un cancer du sein, car cette tumeur peut se transformer en véritable cancer du sein, susceptible de métastaser. Il est actuellement impossible de prédire si un CCIS évoluera en cancer ou pas. Le diagnostic d’un CCIS ne change donc pas grand-chose : le traitement est le même qu’en cas de cancer du sein.

Le concept de « vie »

Un autre élément explique la différence de chiffres : la période de référence pour parler d’une vie. Tient-on compte de toutes les femmes âgées de 25 à 75 ans ou comptabilise-t-on aussi les plus de 75 ans ? Le cancer du sein survient le plus souvent entre 60 et 75 ans. Le risque moyen diminue si on ne prend pas en compte la tranche d’âge supérieure. Dans le cas contraire, il augmente. Le cancer du sein peut, en effet, encore se développer après 80 ans. Heureusement, la tumeur est souvent moins agressive dans ces cas-là. Si le patient a atteint un âge avancé, le cancer n’est parfois plus traité « à fond », car le traitement pourrait être trop éprouvant pour une personne âgée.

Conclusion

1 sur 7, 1 sur 8 ou 1 sur 9 ? On retiendra essentiellement que le cancer du sein touche de nombreuses femmes. D’où l’importance d’être attentive aux signaux d’alarme. Seriez-vous en mesure de dépister un cancer du sein à temps ? Découvrez-le en faisant notre Mammoquiz.