Mardi, 26 juillet 2016

3 questions sur l’hérédité

Trois questions au professeur Eric Legius, spécialisé dans les cancers familiaux et les syndromes héréditaires rares.

Quelle est la fréquence du cancer héréditaire?
"Parmi les femmes atteintes d’un cancer du sein, la maladie semble survenir de manière héréditaire chez un petit cinq pour cent, parce qu’il y a plusieurs cas par famille. Chez 2,5 pour cent des femmes qui souffrent d’un cancer du sein, la maladie est génétiquement déterminée par une mutation dans les gènes BRCA-1 et BRCA-2.”
Les hommes peuvent-ils également présenter la variante héréditaire du cancer du sein?
"Les hommes peuvent être porteurs du gène et donc transmettre la maladie à leurs enfants. S’il existe chez les hommes d’une famille une prédisposition génétique connue au cancer du sein, il leur est recommandé de passer un test.”
Pourquoi un test génétique est-il important?
"Si vous savez que vous présentez une prédisposition génétique, vous pouvez vous faire suivre de plus près, de manière à ce que la maladie puisse être dépistée à un stade précoce – de préférence avant qu’il soit question de métastases. Si vous courez un risque héréditaire très élevé, nous vous conseillons un contrôle semestriel, avec examen clinique des seins et échographie, complété par une mammographie et une IRM annuelles. Bien entendu, il est également possible de vous faire opérer à titre préventif de manière à retirer la totalité du tissu mammaire. Les personnes présentant une forme héréditaire de cancer du sein courent aussi un risque accru de cancer des ovaires et des trompes. En pareil cas, l’ablation des ovaires et des trompes à titre préventif est recommandée: à l’âge de quarante ans environ pour les porteuses d’une mutation du gène BRCA-1 et avant l’âge de cinquante ans pour celles chez qui la mutation concerne le gène BRCA-2. Si votre risque est légèrement accru – parce que le cancer du sein survient plus que la normale dans votre famille – faites-vous examiner chaque année à partir de votre quarantième anniversaire. Grâce à ce dépistage précoce, la maladie tue moins souvent qu’il y a vingt ans.”