Blog Pink Monday Congrès : Mieke Vanhuyse - Le cancer du sein sans langue de bois
Diagnostic Traitement Après le cancer du sein Retour au travail Pink MondayMieke Vanhuyse était une conférencière principale au congrès du Pink Monday et elle a touché tout le monde avec son témoignage. En tant que patiente atteinte du cancer du sein, employeur et responsable des ressources humaines chez Revive, elle envisage de travailler avec ou après le cancer du sein de différents points de vue. Elle dit: "Je comprends le choix de la couleur rose pour évoquer le cancer du sein, mais en même temps, ça m’exaspère. La vie n’est pas rose quand on a le cancer. Et elle ne le sera plus jamais."
Le cancer du sein sans langue de bois
Je comprends le choix de la couleur rose pour évoquer le cancer du sein, mais en même temps, ça m’exaspère. La vie n’est pas rose quand on a le cancer. Et elle ne le sera plus jamais. Le cancer du sein a beau être le cancer associé aux meilleurs pronostics, au moment du diagnostic, votre monde s’écroule. Le problème est simple : vu les chances de survie relativement élevées, la société a tendance à « banaliser » le cancer du sein. Le patient a donc plus de mal à exprimer ouvertement et sincèrement ce qu’il ressent. Les réseaux sociaux regorgent de photos de femmes souriantes coiffées d’un turban de chimio, souvent sur un fond rose. Tout cela suggère que c’est un « truc de fille » et qu’il faut attendre que ça passe. Mais c’est beaucoup plus compliqué que ça.
C’est pourquoi je tenais à donner ma version de la réalité, sans me réjouir de la manière dont je m’en suis sortie ni de la force dont j’ai fait preuve. C’est essentiel, surtout dans le cadre d’un congrès comme celui-ci. À l’heure où je me tiens devant vous, j’ai des seins et des cheveux. Mais les gens ne pourront vraiment comprendre que si vous parlez franchement et en toute honnêteté. Le patient se sentira ainsi mieux compris, surtout à la reprise du travail.
Au travail avec le cancer
En plus d’être une patiente atteinte du cancer du sein, je suis aussi responsable du service RH de l’entreprise que j’ai fondée avec mon mari, il y a 10 ans. Nous réhabilitons des chancres industriels. Autrement dit, nous transformons d’anciens sites industriels abandonnés en quartiers durables. C’est un peu comme soigner des cancers.
En plus de notre équipe Revive, nous accueillons d’autres firmes dans notre centre d’entreprises Watt The Firms.
Lors du Pink Monday de l’an dernier, j’ai invité tout le bâtiment à raconter mon histoire, à indiquer aux gens les signaux du cancer et l’importance du mode de vie dans la prévention de la maladie, et à sensibiliser les employeurs présents à l’impact du cancer sur leur travailleur, leur équipe et peut-être même leur style managérial. J’ai envie de formuler quelques recommandations, qui viennent du fond du cœur. Je les ai résumées dans l’acronyme C-A-N-C-E-R.
- CACD (Cancer Aligned Cognitive Dysfuntion) ou troubles de la concentration
Que ce soit avant, pendant ou après le traitement, on parle peu de l’impact de la chimio sur les fonctions cognitives. Comme on a fait la chasse aux cellules cancéreuses et qu’on n’a laissé aucune chance à la mort, on a tendance à le minimiser. Ce n’est que lorsqu’on reprend une vie « normale » qu’on s’y trouve confronté. Troubles de la mémoire à court terme, difficultés lors de grandes réunions riches en informations, incapacité à trouver ses mots… Rien de mortel, mais votre entourage doit en tenir compte. - Absence ? Ce n’est pas la mort…
Maintenez le contact si vous êtes collègue ou employeur d’un patient. Il est crucial de préserver le contact et que le travailleur reste au courant de ce qui se passe dans l’entreprise. La réintégration se déroulera ainsi beaucoup plus harmonieusement et la personne continuera à se sentir impliquée, ce qui stimulera son « envie » de lutter pendant le traitement et de reprendre le travail. - Nouvelles limites
Le patient ne souhaite rien d’autre que le retour à une vie « normale » et donc à son environnement de travail familier. C’est toutefois souvent plus facile à dire qu’à faire. Le patient doit découvrir lui-même le meilleur rythme de reprise et quelles tâches sont plus difficiles à effectuer. Ne mettez pas la personne sous pression pour qu’elle reprenne le plus vite possible à temps plein. Ne sous-estimez pas l’effet que peuvent avoir neuf mois de traitement et d’ascenseur émotionnel… - Communication
Ouvrez le débat sur le cancer et osez vous profiler comme une organisation vulnérable, car la maladie peut toucher chacun. - Émotion et énergie
Vu l’énorme chemin parcouru, votre corps risque d’être « en état de choc » au moment de vous immerger à nouveau dans le monde réel. Les moments d’émotion soudains et les baisses d’énergie ne sont pas rares durant les premiers mois de reprise du travail. Pour favoriser l’empathie, il est essentiel d’instaurer préalablement une communication intense avec le patient au sujet de la maladie. - Réintégration
L’élaboration d’un plan de réintégration avec l’employeur avant la reprise du travail rassurera le patient. Il est primordial de reprendre le travail progressivement, car au départ, le patient n’a aucune idée de la mesure dans laquelle il pourra apporter sa contribution à l’équipe.
On ne vit qu’une fois
Quand nous avons lancé Revive en 2009, notre mission reposait sur trois piliers : People, Planet, Profit. En 2017, nous y avons ajouté Purpose et Passion, car nous voulons que les membres de notre équipe fassent les bonnes choses et fassent ce qu’ils aiment. Pour un monde meilleur, mais aussi pour eux-mêmes. En effet, on ne vit qu’une fois.
Lors des entretiens de feed-back que j’ai avec mes 37 collaborateurs, il n’est jamais question de juger. Pour mon équipe et moi, la réponse à la question « Quelle est ta plus grande réalisation ? » est désormais la suivante : « La prise de conscience que la vie ne se résume pas à se demander quelle est notre plus grande réalisation. »
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