Le témoignage de Maïté Lenoir – Partie 1
Dépistage Diagnostic Traitement Amitié Témoignage16/06/2022 – En avril 2020, moins d’un an après avoir fait sa dernière mammographie, Maïté est tombée des nues lorsque son médecin lui a annoncé qu’elle avait un cancer du sein de stade 3. Mais ce qui a été encore plus difficile pour cette maman de 49 ans, c’était d’être seule pour faire face au traitement car elle a été diagnostiquée pendant le premier confinement dû au Covid-19.
Le jour où j’ai découvert la boule, c’est comme si mon esprit m’avait prévenue en me disant : « Maïté, il y a quelque chose qui cloche, palpe tes seins ».
La découverte
« Un jour tout à fait banal, d’avril 2020, j’ai ressenti comme une brulure sur le côté de mon sein. Cette sensation de chaud n’a duré que quelques secondes. Mais comme c’était la première fois que je ressentais cela, je n’y ai pas prêté attention. Cependant, la deuxième fois que ça m’est arrivé, j’étais couchée dans mon lit et j’ai décidé de palper mon sein pour voir ce qu’il y avait. Et c’est là que j’ai senti une petite boule avec main. Mon médecin traitant m’a alors fait passer une échographie en urgence, mais nous ne pensions pas que ce serait quelque chose de grave étant donné que j’avais passé une mammographie en août 2019. Et pourtant en moins d’un an, une tumeur de 4cm s’est développée. C’était une tumeur avec 3 ganglions lymphatiques atteints, j’étais donc déjà au stade 3 de la maladie lorsque j’ai reçu le diagnostic.
Cela n’arrive pas qu’aux autres
C’est fou, je n’ai rien ressenti et mon cancer a eu le temps de bien s’installer. Mais le jour où j’ai découvert la boule, c’est comme si mon esprit m’avait prévenue en me disant : « Maïté, il y a quelque chose qui cloche, palpe tes seins ». Je vais chez la gynécologue et je fais une mammographie une fois par an mais je ne me palpe jamais les seins. Cette expérience m’a aidée à me rendre compte qu’il faut vraiment écouter son corps, et malheureusement beaucoup de femmes ne le font pas assez.
On se dit toujours que ça ne nous arrivera pas à nous et puis voilà ça vous tombe dessus. Le diagnostic était encore plus dur pour moi parce que je me suis rendue seule à l’hôpital de Soignies pour mon échographie, sans penser que j’allais recevoir une mauvaise nouvelle.
Tout s’enchaine très vite
Après l’annonce du diagnostic, tout s’est enchainé très vite. J’ai reçu un bon suivi de mon médecin traitant et l’équipe de l’Institut Jules Bordet, où j’ai été soignée, était très gentille mais le mot « chimio » reste tout de même dur à entendre, ça fait très peur.
Une fois qu’on débute le traitement, on a moins le temps de penser. Au début je faisais des grosses chimiothérapies toutes les deux semaines et puis c’est passé à toutes les semaines. Mais je n’ai pas su aller jusqu’au bout de mon traitement car je ressentais trop d’effets secondaires, j’ai donc laissé tomber mes 3 dernières séances. C’était d’autant plus dur car j’ai du tout faire toute seule, étant donné que nous étions au début du premier confinement suite à la crise sanitaire de Covid-19.
Soutien moral
Mon compagnon n’a pu m’accompagner qu’une seule fois à l’Institut Jules Bordet. Même lorsque j’ai été opérée je n’ai pas eu droits à des visites. C’était extrêmement dur car lorsqu’on le suit de gros traitements, on a besoin de quelqu’un pour nous tenir la main et nous dire que ça va aller. J’ai tout de même pu compter sur le soutien de mes proches, même à distance.
Au début de ma fin de traitement, je me suis sentie fort lâchée, ce n’était pas une période facile. J’ai commencé à aller chez une psychologue, mais je n’avais été auparavant, c’était donc une première pour moi. Le feeling est bien passé, elle s’occupe de beaucoup de patients qui ont été atteints par le cancer de sein, qui ont eu des chimiothérapies et divers traitements, donc elle comprend. Il est parfois plus facile de parler avec quelqu’un qui a l’habitude de ce genre de cas.
Parler de ce qu’on ressent n’est jamais évident, surtout avec les personnes qui n’ont pas vécu la même chose, car il faut le vécu pour comprendre les émotions que l’on traverse en tant que patient. Ce n’est pas parce que notre traitement est fini que l’on va bien et ça, parfois, nos proches ne le comprennent pas. »
Écrit par Maïté Lenoir
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