Pink Monday - témoignage Muriel (45): "En retournant travailler, je sortais un peu de mon histoire de cancer."
Après le cancer du sein Retour au travailDe retour au travail après quelques temps…
Mercredi, 29 juin 2016. Une journée ensoleillée, et pourtant, j’étais dans le brouillard… Il y avait une tumeur sous mon aisselle qui me gênait depuis un certain temps et mon médecin m’avait conseillé de faire une mammographie et une échographie.
11h : Coup de tonnerre en plein ciel dégagé, la tumeur était maligne...
Et tu te retrouves là, en tant que directrice d’école, juste avant les grandes vacances avec encore tant de choses à faire et surtout le soir même avec un speech à donner pour la fête d’adieu des dernières années. Ce soir-là, j’ai fait mon speech, avec quelques larmes comme à chaque fois car je n’aime pas dire au revoir à mes élèves. Mais cette année, mes larmes étaient plus intenses et reflétaient surtout la peur de ce m’arrivait.
J’ai fermé l’école une semaine plus tôt pour faire toutes les analyses. Les vacances avaient commencé et je passais d’un service à l’autre de l’hôpital. Au final, j’ai été opérée mi-juillet, et j’étais de retour au travail un mois plus tard. Après quelques jours d’hésitation, nous avions pris la décision de ne pas faire de chimio mais uniquement de la radiothérapie. Cette dernière ne commencerait que le 3 septembre et je pouvais donc préparer l’année scolaire et guider ma remplaçante.
J’ai été soutenue par mon conjoint, mes parents mais aussi et surtout par mon équipe, mes collègues, les collaborateurs de groupe scolaire qui ont tous fait en sorte – chacun à leur manière – que je puisse travailler.Mais j’avais mal et mon corps protestait. Le 1er septembre était le premier jour d’école, mais pour moi c’était mon dernier jour de travail, et ce n’était pas trop tôt car j’étais épuisée…
Au final, j’ai eu 4 mois de congé maladie, 2 mois pour la radiothérapie quasi quotidienne et encore 2 mois pour me remettre, car j’étais sérieusement brûlée par les rayons et je pouvais à peine soulever mon bras gauche, sans parler de ma fatigue.
En janvier 2017, j’ai recommencé à travailler à mi-temps. Un choix conscient, je voulais retravailler. Lorsque tu restes à la maison, tu rumines beaucoup plus. En retournant travailler, je sortais un peu de mon « histoire de cancer ».
En tant que directrice d’école, tu te retrouves souvent au milieu d’enfants et ce sont eux qui m’ont aussi permis d’oublier mes soucis, et puis discuter avec les collègues, organiser des choses, prendre ses responsabilités, suivre des projets concrets… j’en avais vraiment besoin.
Mais ce n’était pas évident, même si ma tête était pleine d’idées, mon corps ne voulait pas toujours suivre. Après chaque jour de travail, je rentrais totalement exténuée à la maison. Les réunions en soirée devenaient un vrai cauchemar et j’avais besoin d’une semaine pour récupérer. Il n’y avait pas que la fatigue qui me jouait des tours, je n’arrivais plus à me concentrer. Avant, j’arrivais à faire du multitâches, à présent je dois me concentrer sur une chose à la fois, sinon je n’y arrive pas. Et j’oublie aussi beaucoup de choses! Je dois tout noter pour ne rien oublier…
Heureusement, j’ai des collègues en qui je peux avoir confiance et sur qui je peux toujours compter pour pouvoir exercer ma fonction correctement.
Entre-temps, nous sommes déjà deux ans plus loin. Après avoir travaillé 6 mois à mi-temps, je travaille à temps plein depuis le mois d’août 2017. La fatigue a diminué, mais je sens que je ne suis plus la même. Je dois me reposer beaucoup plus souvent et je n’arrive plus à supporter une grosse charge de travail. J’ai des douleurs articulaires à cause des médicaments, et si je suis assise plus d’une heure derrière mon bureau, j’arrive à peine à me lever.
Je suis à présent en pleine ménopause et j’ai des bouffées de chaleur quotidiennes, mais tout le monde est habitué à me voir marcher avec mon éventail.
Je ne suis plus la même et je dois apprendre à l’accepter. Mais je sais aussi que je suis chanceuse d’avoir pu reprendre le travail aussi vite. J’ai bénéficié d’un congé pour circonstances exceptionnelles et grâce au soutien du directeur général et du directeur de coordination du groupe scolaire qui ont soutenu ma décision en me donnant le temps nécessaire j’ai pu pour reprendre le travail en douceur. Mon job n’est pas à sous-estimer et c’est un très beau métier. L’amitié de mon équipe et l’amour de mes enfants ont aussi beaucoup contribué à mon rétablissement.
Muriel J
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