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Un cancer du sein en plein coronavirus : une épreuve supplémentaire

Dépistage Diagnostic Traitement Après le cancer du sein

13/04/2022 - Tineke (63 ans) a senti une boule dans son sein en 2019. Diagnostic : cancer du sein. La pandémie de coronavirus s’est déclenchée peu après, ce qui a considérablement compliqué le processus de guérison. En plus de suivre un traitement très lourd, Tineke a, en effet, dû traverser des moments d’extrême solitude.

« Novembre 2019. En sortant de la douche, j’ai senti quelque chose dans mon sein droit. Quelque chose d’anormal. Une grosse boule. J’ai paniqué tellement elle était grosse. Je me suis demandé comment c’était possible. Je fais une mammographie tous les ans parce qu’il y a des cas de cancer du sein dans la famille. Le diagnostic m’a été confirmé le 18 décembre. Ce que je savais déjà intérieurement est devenu réalité. “C’est une grosse tumeur, madame. On va tout de suite faire une biopsie*.” D’abord le choc, puis le silence et les larmes. Ce n’est qu’après que j’ai été capable d’en parler à ma famille.

Une de mes filles m’avait accompagnée à l’hôpital. Il fallait encore le dire aux autres enfants. Un moment très pénible. Heureusement, ma fille m’a aidée à annoncer le diagnostic, car je suis restée sans voix. C’est horrible de devoir expliquer à vos enfants que vous avez le cancer. Ils ont été pris de panique. Leur regard était plein d’incompréhension. Tout le monde s’est tu, comme si nous devions assimiler la nouvelle. Puis nous en avons parlé. Ils m’ont bombardée de questions auxquelles je n’avais pas encore de réponse. Ils étaient inquiets, à juste titre. »

Un traitement lourd

« J’ai subi une chirurgie réparatrice le 17 janvier. Tout s’est bien passé. Quelques semaines plus tard, je voyais l’oncologue pour le plan de traitement. Il m’a expliqué le programme qui m’attendait. La totale : 25 séances de rayons, 18 pour le sein seul, 5 pour le sein et le cou et 2 autres pour le sein, le cou et la zone juste au-dessus de la clavicule. J’en étais à 16 chimiothérapies et j’allais devoir suivre un traitement antihormonal pendant au moins 7 ans et demi.

Ce n’est pas rien ! Il fallait que je me prépare au combat. C’est alors qu’est arrivé le coronavirus. J’ai donc toujours dû me rendre seule aux séances de rayons, de chimio et autres. Les rayons se sont “bien” passés, les quatre premiers mois de chimiothérapie un peu moins. Les cures AC** me rendaient souvent malade. La série suivante de 12 cures s’est beaucoup mieux passée et m’a paru moins pénible.

J’ai heureusement pu compter sur le soutien de mes enfants, de ma famille et de mes amis. Une amie en particulier. Elle m’a soutenue dès le début. Son mari et elle ont eu très peur le jour où je leur ai annoncé mon cancer, mais leur positivisme m’a donné de la force.

Il n’empêche que je me suis souvent sentie seule durant cette période. Ces moments de solitude m’ont pesé, car je ne pouvais pratiquement recevoir aucune visite en raison du coronavirus. Et je ne pouvais aller nulle part, il ne fallait pas risquer une contamination. J’ai malgré tout été hospitalisée pour une pneumonie. Pour couronner le tout, je me suis encore retrouvée à l’hôpital deux mois plus tard avec une forme aiguë d’érysipèle. Vous imaginez donc dans quel état j’étais… »

Guérison

« Après tous ces traitements, place à la convalescence. Je parlerais presque de guérison. On a retiré la tumeur et détruit les éventuels résidus, mais il reste un long chemin à parcourir. J’ai connu l’angoisse et le chagrin pendant cette période, mais il y a aussi eu des moments de joie. J’ai tiré quelques leçons de vie de ce malheur.

J’ai terminé les traitements physiques. J’ai encore des contrôles tous les trois mois. Comme j’ai un cancer du sein hormonodépendant, je prends du tamoxifène pour bloquer la synthèse des œstrogènes. Je ne me sens pas encore guérie, loin de là. Et je dois encore m’habituer à avoir un sein plus petit que l’autre. Je souffre des effets secondaires du traitement antihormonal : je suis vite fatiguée et il m’arrive de fondre en larmes.

Je sens que j’ai changé. Après avoir “survécu” pendant un an, je revis peu à peu. Je profite davantage de chaque jour, j’écoute mon corps, je bois et je mange sainement. J’essaie de tirer un maximum de positif des jours où je me sens bien. Quand j’ai une baisse de régime, je me repose et je me contente d’une petite balade. J’essaie de marcher tous les jours. J’aime me promener, ça me détend. »

L’avenir

« Ce que me réserve l’avenir ? Je n’en ai pas la moindre idée. Je n’ai pas de boule de cristal, mais une chose est sûre : je vais profiter de la vie au maximum. J’ai le sentiment que la porte du ciel s’est légèrement entrouverte, mais qu’elle s’est heureusement refermée. Et j’espère qu’elle le restera longtemps. Je ne me soucie plus de ce que pensent ou disent les gens. J’ai décidé de mener ma vie comme je l’entends. De ne pas toujours dire “oui”, mais d’oser dire “non” quand je ne peux ou ne veux pas faire quelque chose.

Est-ce que tout redeviendra un jour comme avant ? Je ne pense pas. Je prends davantage le contrôle de ma vie et je ne m’en fais plus pour des broutilles. Carpe diem : c’est ma nouvelle devise. La vie a tellement de choses belles et précieuses à offrir.

Si vous venez d’apprendre que vous avez un cancer ou si vous êtes en plein traitement, je vous envoie tout mon courage et je vous souhaite le meilleur rétablissement possible. Ne baissez pas les bras ! Vous trouverez aussi mon témoignage sur mon blog. Il vous aidera peut-être. Adresse de mon blog : https://liweda57.jimdofree.com/ »

Écrit par Tineke Tuinman


* Biopsie : une biopsie consiste à prélever un morceau de tissu. Source : https://www.umcg.nl/-/biopsie

** Cure AC : cette cure comprend deux médicaments, à savoir l’adriamycine (A) et la cyclophosphamide (C). Source : https://www.bijwerkingenbijkanker.nl/behandelplan/ziekenhuis/1/landelijke_informatie/32/ac.html

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