Un cancer déguisé en poil incarné
Diagnostic Traitement11/07/2022 - Au cours de l’été 2016, Charlotte se découvre une petite boule sur le mamelon gauche. Son médecin de famille conclut à une simple infection que des antibiotiques feront disparaître bien vite… mais à la fin du traitement, le bourrelet suspect est toujours là. Une échographie révèle un poil incarné, qui résiste toutefois à une nouvelle cure d’antibiotiques. Après une visite chez le gynécologue, un second examen échographique livre des résultats bien différents…
« Durant l’été 2016, j’ai soudain découvert une petite boule sur mon mamelon gauche. Je suis allée voir mon généraliste, qui diagnostiqué une infection et m’a prescrit une cure d’antibiotiques. À la fin du traitement, la masse suspecte n’avait toutefois pas disparu et semblait même devenir de plus en plus grande. Je suis donc retournée voir mon médecin. Cette fois, il m’a envoyée à l’hôpital pour une échographie, qui a révélé un problème de poil incarné. J’ai donc reçu une seconde prescription d’antibiotiques. »
Un poil incarné qui n’en est pas un
« Comme mon (ex-)mari et moi devions partir en voyage quelques jours plus tard, j’ai sagement pris mes médicaments. À notre retour, la petite boule était toujours là. Je suis donc allée voir le plus rapidement possible mon gynécologue, qui m’a renvoyée faire une échographie – des deux seins, cette fois. L’examen a révélé une tumeur de 1,8 cm du côté droit, qui a immédiatement fait l’objet d’une biopsie. Quelques jours plus tard, on m’annonçait par téléphone la nouvelle tant redoutée qui a bouleversé ma vie.
Le gynécologue m’a expliqué que la biopsie avait révélé la présence de cellules malignes et il m’a demandé si je pouvais passer le voir sans attendre. Comme j’étais au travail, j’en ai immédiatement parlé à mon supérieur direct, puis j’ai appelé mon mari et je suis rentrée à la maison. Je ne me souviens plus de la consultation chez le gynécologue. »
Désir d’enfant
« Je devais encore faire faire quelques examens et nous avons aussi immédiatement discuté de mon traitement. Comme celui-ci allait provoquer une ménopause prématurée, on m’a demandé si je voulais encore des enfants et on m’a prélevé un petit morceau de tissu ovarien pour le congeler et l’utiliser pour obtenir une grossesse une fois le traitement passé.
En 2019, mon compagnon et moi-même nous sommes renseignés sur la possibilité de réimplanter le tissu prélevé avant mon cancer, mais il s’est avéré qu’il n’était malheureusement plus utilisable. On nous a alors parlé de la piste du don d’ovocytes. Après y avoir réfléchi ensemble, nous avons décidé de nous inscrire sur une liste d’attente pour un don anonyme. En mars et avril 2022, un embryon m’a été implanté à l’UZ Gent, mais les deux essais ont malheureusement échoué. Alors que nous allions faire une troisième tentative, j’ai à nouveau senti une petite boule dans mon sein et nous avons donc attendu les résultats des examens (mammographie, échographie et ponction-biopsie)… qui ont heureusement révélé que le problème était bénin. En principe, nous reprendrons notre parcours de procréation assistée au mois d’août. Il nous reste deux embryons, et nous espérons de tout cœur accueillir bientôt un petit miracle ! »
Regarder de l’avant
« Cela fait aujourd’hui cinq ans que je suis « guérie » et j’aspire à reprendre le travail. J’espère trouver un boulot qui me plaise et dans lequel je puisse à nouveau m’épanouir. J’avais déjà essayé de reprendre le fil de ma vie professionnelle, mais je n’étais pas encore prête physiquement. Je ne suis plus celle que j’étais avant mon cancer. Depuis, j’ai été opérée trois fois du dos et on a découvert que je souffre de la maladie de Basedow (thyroïde hyperactive). J’ai donc été forcée de ralentir le rythme, au sens propre comme au figuré… mais j’espère que cela pourra changer dans le futur. »
Rédigé par Charlotte Vandenberghe
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