Pink Ribbon : Pouvez-vous nous parler de vos études et de votre parcours professionnel ?

Anne Soenen : « Je suis juriste de formation et j'ai complété mes études par une formation en management à la Vlerick Business School. J'ai passé la majeure partie de ma carrière dans les ressources humaines, notamment dans une entreprise dans le secteur de l’informatique Plus tard, j'ai fait le saut vers le secteur de l’executive search, où je me suis spécialisée dans le recrutement et la sélection de profils de haut niveau. J'ai également dirigé pendant cinq ans la fédération des bureaux de search (les bureaux de search sont des chasseurs de têtes, spécialisés dans la recherche de candidats pour des postes de direction, ndlr). Il y a sept ans, je suis devenue CEO de FBN Belgium, un réseau d’entreprises familiales. Toutes ces expériences m’ont énormément enrichie et m’ont apporté des perspectives précieuses dont je suis toujours reconnaissante et qui m’aident aujourd’hui chez Pink Ribbon.

Dans votre rôle en ressources humaines, avez-vous déjà été confrontée au cancer du sein sur le lieu de travail ? Comment cela a-t-il été géré ?

Anne Soenen : « Curieusement, je n'ai pas été directement confrontée au cancer du sein dans ce rôle. À l'époque, il y a environ 30 ans, les gens n’osaient peut-être pas en parler, de peur de stigmatisation ou d'entrave à leur carrière. Ce n’est que plus tard, dans mon travail d'executive search, que j'ai rencontré une situation dans laquelle une candidate avait donné sa démission pour accepter un nouveau poste via notre cabinet. Malheureusement, pendant son préavis, elle a reçu un diagnostic de cancer du sein. La nouvelle entreprise a réagi avec beaucoup de respect et a attendu patiemment qu'elle soit de nouveau disponible. Ce fut un exemple inspirant et significatif de la façon dont les entreprises peuvent gérer humainement un diagnostic de cancer du sein.

Vous semblez débordante d’énergie ! D’où vient cette motivation pour vous engager dans Pink Ribbon ?

Anne Soenen : « Quand on a eu la chance de recevoir beaucoup d'opportunités dans la vie, je trouve qu'il est logique de vouloir faire quelque chose pour les autres. Il y a sept ans, on m’a demandé de rejoindre le conseil d'administration de Pink Ribbon. J’ai tout de suite senti que c’était le bon choix pour contribuer à un projet important. »

Votre rôle actuel chez Pink Ribbon exige beaucoup d’engagement. Avez-vous longtemps réfléchi avant d’accepter cette responsabilité ? Qu'est-ce qui vous a convaincue ?

Anne Soenen : « En fait, je suis un peu entrée dans ce rôle par hasard. Lorsque le poste de directeur général est devenu vacant, j’ai pris le rôle par intérim jusqu'à ce que nous trouvions le profil adéquat. Finalement, cette recherche s’est révélée difficile, et petit à petit, j'ai pris la fonction de manière permanente. Heureusement, je reçois beaucoup de soutien de notre formidable président-médecin et je peux compter sur une équipe de premier ordre pour l'exécution de nos projets. Le véritable défi réside surtout chez les femmes qui luttent chaque jour contre le cancer du sein. Ce sont elles, les vraies héroïnes. »

Votre travail chez Pink Ribbon a-t-il changé votre vision du cancer du sein ?

Anne Soenen : « Absolument. Grâce aux histoires et au courage des femmes que je rencontre, je suis souvent sans voix. Leur force et leur résilience me touchent profondément et ont considérablement changé ma vision du cancer du sein. En même temps, je vois aussi combien de travail il reste à faire. Pensez à l'importance de sensibiliser davantage au dépistage par mammographie régulière, ce qui réduit la probabilité d’opérations invasives. Nous souhaitons également nous engager pour soutenir les femmes défavorisées, car tout le monde doit avoir accès à la prévention et aux soins. »

Avez-vous été personnellement confrontée au cancer du sein dans votre entourage ?

Anne Soenen : « Oui, malheureusement. Statistiquement, c’est presque inévitable – une femme sur neuf est confrontée au cancer du sein. Une bonne amie à moi vient de se faire opérer. Heureusement, elle a pu agir rapidement grâce à un dépistage mammographique. C'est toujours très confrontant, mais le dépistage précoce peut vraiment faire toute la différence. »

Selon vous, les entreprises devraient-elles accorder plus d’attention aux employés touchés par le cancer du sein ? Pourquoi ?

Anne Soenen : « Oui, absolument. L’exemple que j’ai mentionné montre à quel point il est important qu'un employeur traite un employé touché par le cancer du sein de manière respectueuse. Une approche empathique rend une entreprise plus attractive en tant qu’employeur, ce qui, dans ce contexte de ‘guerre des talents’, est un atout majeur. Je veux aussi faire la promotion de l’initiative “Pink Monday” que Pink Ribbon propose gratuitement aux entreprises. C'est une belle opportunité pour ouvrir la discussion sur le cancer du sein en milieu de travail et accorder plus d’attention à l’impact de cette maladie sur les employés. »

Quel est, selon vous, le rôle principal de Pink Ribbon dans la lutte contre le cancer du sein ?

Anne Soenen : « Je vois le rôle de Pink Ribbon surtout dans la prévention, la détection précoce et le soutien psychosocial. Il est essentiel que les femmes soient bien informées et se sentent soutenues, non seulement par leur entourage direct, mais aussi par la société dans son ensemble. »