La durée de l’incapacité de travail des patients atteints d’un cancer du sein dépend de divers facteurs, notamment le type de cancer et le stade, les traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie), les effets secondaires ainsi que l’impact physique et mental de la maladie. En cas de chirurgie sans autre traitement intensif, la période d’arrêt maladie varie en moyenne de trois à six mois. Une chimiothérapie et/ou une radiothérapie sont souvent nécessaires ; les patients sont alors contraints de rester chez eux de six mois à un an et demi. En cas de complications, de fatigue intense ou de « chemobrain », la période d’incapacité de travail peut dépasser deux ans. La nature du travail joue aussi un rôle. Un travail physiquement intense nécessite une convalescence plus longue. Sans oublier la politique appliquée par l’employeur. Quelle flexibilité offre-t-il ? De nombreux patients atteints d’un cancer du sein intensifient progressivement leur activité professionnelle via un programme de réintégration. Que peut faire l’employeur et de quoi doit-il tenir compte ?

Dix conseils pour l’employeur

Une politique de réintégration bien pensée augmente les chances d’un retour durable et prévient les absences pour cause de surmenage après une absence de longue durée à la suite d’un cancer (du sein). Le rôle de l’employeur dans ce cadre n’est pas négligeable. Que peut-il faire ?

1. Préparez le retour au travail : maintenez le contact et prenez régulièrement des nouvelles du patient.

2. Discutez des besoins et des envies : planifiez un entretien avec le travailleur et le médecin du travail pour examiner les possibilités dès qu’il est question de reprise du travail.

3. Faites preuve d’empathie et ayez conscience que la reprise sera éprouvante sur le plan physique et mental. La peur de la rechute et la fatigue jouent souvent des tours au travailleur, avec des problèmes de concentration à la clé.

4. Proposez, si possible, un retour à temps partiel pour commencer : quelques heures par semaine. Augmentez ensuite progressivement l’intensité.

5. Des tâches moins stressantes ou moins physiques peuvent aider le travailleur à se remettre dans le rythme. Envisagez une redistribution des tâches avec les collègues.

6. Faites preuve de flexibilité. Un patient atteint d’un cancer a des contrôles médicaux réguliers, généralement pendant les heures de travail.

7. Sensibilisez les collègues pour qu’ils ouvrent l’œil.

8. Il peut être utile de désigner une personne de confiance.

9. Posez la question des ajustements ergonomiques souhaitables en cas de limitations physiques, comme le syndrome du gros bras.

10. Programmez des entretiens pour faire le point et évaluer la nécessité d’ajuster la charge de travail.

Indépendants

En Belgique, il y a de nettes différences entre les salariés et les indépendants au niveau de la durée et de l’impact de l’incapacité de travail. En général, les indépendants reprennent plus vite le travail que les salariés. Les indépendants n’ont bien souvent pas de revenus constants et doivent reprendre le travail plus rapidement pour joindre les deux bouts, à moins d’avoir une assurance incapacité de travail. En revanche, comme ils déterminent généralement leurs horaires et leur rythme de travail, ils peuvent commencer par des tâches moins lourdes. Ils bénéficient d’une plus grande autonomie dans le cadre de leur convalescence.