Les femmes transgenres courent aussi un risque accru de cancer du sein
Chiffres et faits21/12/2023 - Les femmes sont, en moyenne, 100 fois plus exposées au risque de cancer du sein que les hommes. Les femmes transgenres, de sexe masculin à la naissance, courent elles aussi un risque accru de cancer du sein après leur transition, car elles doivent s’administrer des hormones féminines à vie. Quel est ce risque et la mammographie de dépistage a-t-elle aussi une utilité pour ces femmes ?
Quand on parle de dépistage précoce du cancer, on ne pense pas toujours aux personnes transgenres. Elles sont souvent exclues des campagnes de dépistage parce qu’aucune étude de suivi n’a clairement examiné l’impact de leur traitement hormonal à vie sur le risque de divers cancers hormonodépendants. Les personnes transgenres, hommes ou femmes, doivent s’administrer des hormones sexuelles à vie, conformément à leur identité de genre. Une femme transgenre, née homme, prendra des œstrogènes à vie tandis qu’un homme transgenre, né femme, prendra de la testostérone à vie.
Nous savons que les œstrogènes augmentent le risque de cancer du sein. Il est difficile de quantifier l’augmentation de ce risque chez les femmes transgenres ; il dépend notamment de l’âge auquel elles ont effectué leur transition (plus elles sont jeunes, plus le risque est élevé) et des doses d’hormones dont elles ont besoin (elles peuvent varier d’une personne à l’autre). Qui plus est, les personnes transgenres se sentent souvent discriminées et sont moins enclines à participer aux programmes de dépistage du cancer. S’il n’existe pratiquement pas de lignes directrices scientifiquement étayées concernant le dépistage du cancer chez les personnes transgenres, la situation évolue progressivement. Les études scientifiques se multiplient. Elles montrent que les hommes transgenres (de sexe féminin à la naissance) qui ont subi une ablation des deux seins et qui prennent un traitement à base de testostérone présentent un risque très faible de cancer du sein. Les femmes transgenres, en revanche, présentent un risque accru, bien que ce risque soit inférieur à celui des femmes cisgenres. C’est une raison suffisante pour recommander une mammographie de dépistage tous les deux ans aux femmes transgenres de plus de 50 ans qui prennent des hormones d’affirmation de genre depuis plusieurs années.
Quel conseil donner ?
Soucieux du bien-être des femmes transgenres et sur la base des études scientifiques disponibles, le Centre flamand pour le dépistage du cancer (Centrum voor Kankeropsporing) formule les recommandations suivantes :
- les femmes transgenres qui prennent des hormones depuis moins de cinq ans présentent un risque de cancer du sein très faible par rapport aux hommes cisgenres et ne sont pas obligées d’effectuer une mammographie de dépistage du cancer du sein ;
- les femmes transgenres qui ont entre 50 et 69 ans et qui prennent des hormones depuis plus de cinq ans devraient faire une mammographie tous les deux ans. Elles présentent un risque de cancer du sein nettement plus élevé que les hommes cisgenres ;
- on recommande aux femmes transgenres de moins de 50 ans ou de plus de 69 ans qui prennent des hormones depuis plus de cinq ans de parler du dépistage avec leur médecin.
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