Le cancer du sein triple négatif représente environ 15 % des tumeurs mammaires. Étant plus difficile à traiter, cette forme de la maladie grandit plus vite, provoque plus rapidement des métastases et est associée à un moins bon pronostic. Elle touche aussi surtout des femmes relativement jeunes et semble assez rare passé 50 ans. Le risque augmente en présence d’un certain nombre de facteurs et il existe aussi une prédisposition génétique. Les femmes porteuses d’un gène du cancer du sein (BRCA) ont par exemple une chance sur trois de développer une tumeur triple négatif.

Pas une maladie unique

Le terme de cancer du sein recouvre toute une série de pathologies malignes, comme l’a notamment révélé l’analyse microscopique des cellules des tumeurs mammaires. En ajoutant des colorants à un fragment de tissu prélevé sur la tumeur (biopsie), le médecin pathologiste peut déterminer si les cellules cancéreuses possèdent ou non certains récepteurs – de petites structures qui déterminent la sensibilité du cancer aux hormones. Moins ces récepteurs sont nombreux, moins les cellules seront hormonosensibles et moins l’hormonothérapie sera efficace. Cette faible sensibilité aux hormones est l’une des caractéristiques du cancer du sein triple négatif.

Néanmoins, il existe une grande diversité même à l’intérieur du groupe des cancers du sein triple négatifs. Pour identifier les différents sous-groupes, on aura parfois recours à d’autres colorations ou à des analyses moléculaires des cellules cancéreuses. C’est très important pour la chimiothérapie, qui peut alors être spécifiquement adaptée aux caractéristiques de la tumeur… car plus le traitement est ciblé, plus les chances de survie seront élevées. L’opération, elle, est la même que pour n’importe quelle forme de cancer du sein et ne sera ni plus, ni moins souvent suivie d’une radiothérapie.

Rechutes

C’est au cours des trois à cinq ans qui suivent le diagnostic initial que le risque de rechute est le plus élevé chez les femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif. Passé ce cap, leurs chances de survie augmentent rapidement au point qu’après dix ans, ont peut parler d’une guérison à peu près certaine. Pour maximiser leurs chances, elles recevront presque toujours une chimiothérapie, un traitement passablement lourd qui provoque de graves effets secondaires tels qu’une perte de cheveux, une fatigue et une baisse de l’immunité. Il arrive aussi qu’une chimiothérapie soit administrée avant l’opération et certaines patientes y réagissent si bien que la tumeur a complètement disparu au moment où le chirurgien veut la retirer. Souvent, ce n’est toutefois pas le cas.

Nouveaux traitements

Le développement de nouveaux traitements contre le cancer du sein triple négatif est un champ de recherche extrêmement actif, ce qui est évidemment très encourageant pour les patient(e)s. On table par exemple déjà beaucoup sur l’immunothérapie et sur diverses préparations combinées… et au début de cette année, un tout nouveau médicament destiné au traitement du cancer du sein triple négatif a même été récompensé par le prestigieux Prix Galien, une distinction décernée chaque année par l’hebdomadaire belge le Journal du médecin à un nouveau produit prometteur. L’institut scientifique Jules Bordet à Bruxelles s’efforce de son côté de mieux comprendre les cancers du sein triple négatif dans l’espoir que cela permettra aussi de mieux les combattre. Les chercheurs réfléchissent par exemple aux moyens d’empêcher l’approvisionnement en sang des cellules cancéreuses. Ces recherches sont rendues possibles notamment par le soutien d’Estée Lauder Companies, partenaire de Pink Ribbon, et leurs premiers résultats sont d’ores et déjà prometteurs !