1 femme sur 3 n’observe pas ses seins
28/09/2022 - Six femmes sur dix évitent de se regarder dans le miroir et un tiers avouent avoir parfois honte de leurs seins. C’est chez les plus jeunes que l’insatisfaction est la plus grande. Un quart sont aussi peu attentives aux signes susceptibles de trahir un cancer du sein, ce qui accroît évidemment le risque qu’une éventuelle tumeur ne soit découverte que tardivement. Voilà quelques-unes des conclusions de l’enquête que Pink Ribbon a fait réaliser auprès d’un échantillon représentatif de la population féminine adulte de notre pays.
À l’initiative de Pink Ribbon, le bureau d’enquêtes IVOX a interrogé au mois d’août dernier un millier de femmes belges au sujet de leurs seins, de leurs connaissances et de leur attitude vis-à-vis du dépistage précoce des tumeurs mammaires. Grâce aux résultats de ce sondage, un outil a été mis au point pour permettre à chacune de déterminer ses chances de découvrir une lésion suspecte de façon précoce… ou au contraire de passer à côté.
Les femmes belges peu satisfaites de leur corps
Plus de la moitié des femmes interrogées avaient une image assez peu flatteuse de leur corps (une attitude plus répandue chez les jeunes que chez les plus de 50 ans) et près de 6 sur 10 préféraient même ne pas trop se regarder dans le miroir. Une sur trois se disait insatisfaite de ses formes féminines.
Le constat est le même en ce qui concerne plus spécifiquement les seins. Alors que 7 répondantes sur 10 voient dans leur poitrine un élément important de leur identité de femmes et estiment qu’elle devrait être un objet de fierté, elles sont en réalité un tiers à en avoir honte et un quart à la dissimuler autant que possible. Là encore, l’insatisfaction est la plus marquée chez les femmes les plus jeunes (< 34 ans), ainsi que chez celles qui sont issues de milieux socio-économiques moins favorisés.
Par ailleurs, les seins restent encore un sujet de conversation passablement tabou, surtout du côté néerlandophone : 6 femmes sur 10 n’en parlent jamais.
- 37 % : insatisfaites
- 43 % : plus ou moins satisfaites
- 19 % : satisfaites
- 33 % : insatisfaites
- 34 % : plus ou moins satisfaites
- 32 % : satisfaites
La connaissance du cancer du sein reste améliorable
Le cancer du sein est la maladie oncologique la plus fréquente chez les femmes belges : 1 sur 9 y sera confrontée à un moment ou l’autre de sa vie… mais parmi nos répondantes, à peine 1 sur 10 avait conscience de ces chiffres. Un quart pensent que la maladie est plus fréquente, un tiers qu’elle l’est moins. Les personnes confrontées au cancer du sein dans leur entourage sont enclines à en surestimer la fréquence.
Trois femmes sur dix ne savent pas non plus très bien ce que recouvre précisément le cancer du sein et un quart ignorent où elles peuvent trouver des informations fiables à ce sujet. « Docteur Google » reste une source très consultée.
Facteurs de risque
La moitié des femmes interrogées ne connaissent pas bien les facteurs de risque du cancer du sein ; 4 sur 10 seulement se disaient correctement informées
Interrogées sur les facteurs susceptibles – d’après elles – d’accroître le risque de cancer du sein, x % des femmes cochaient les réponses suivantes :
- Le tabagisme : 52 %
- La pilule (contraception hormonale) : 39 %
- La substitution hormonale à la ménopause : 33%
- Une consommation excessive d’alcool : 33 %
- Le surpoids et l’obésité : 32 %
- Un manque d’activité physique : 22 %
- Le fait d’allaiter brièvement ou pas du tout : 11 %
Sept femmes belges sur dix présentent au moins un facteur de risque de cancer du sein, les plus fréquents étant le manque d’activité physique (39 %) et le surpoids (37 %). Un petit quart (23 %) des répondantes étaient obèses et 6 % buvaient trop d’alcool.
Commentaire de Jan Lamote, spécialiste en chirurgie mammaire et ex-coordinateur de la clinique du sein de l’UZ Brussel : « Ces résultats indiquent qu’il faut investir davantage dans une information abordable et accessible sur le cancer du sein. L’importance d’un mode de vie sain avec suffisamment d’activité physique reste trop mal connu. Il est toutefois difficile d’expliquer pourquoi faire de l’exercice – du vélo, par exemple – abaisse le risque de cancer du sein. »
Commentaire de Birgit Carly : « Bouger suffisamment abaisse le risque de cancer du sein, mais c’est aussi excellent pour le cœur et les vaisseaux. »
Connaissance des signaux d’alarme et dépistage
Il existe neuf grands signaux d’alarme qui doivent faire penser au cancer du sein, mais une minorité de femmes seulement les connaissent. Une femme sur cinq déclare avoir déjà entendu parler des « 9 signaux d’alarme », mais sans être capable de les citer tous. La quasi-totalité (95 %) ont néanmoins conscience qu’une petite boule au niveau du sein ou de l’aisselle est un symptôme suspect.
Les femmes plus âgées et celles qui ont fait des études supérieures sont globalement mieux au courant des signaux d’alarme.
Quelle proportion de femmes connaissent chacun des 9 signes d’alarme du cancer du sein ?
- Une petite boule dans le sein : 77 %
- Une petite boule sous l’aisselle : 68 %
- Une petite boule sur le sein : 63 %
- Une bosse dans le sein : 51 %
- Un mamelon rentré vers l’intérieur : 42 %
- Un changement dans la forme du sein : 42 %
- Une perte de liquide au niveau du mamelon : 41%
- Une peau du sein inégale ou dure au toucher : 28%
- Un changement de couleur de la peau du sein : 27%
Birgit Carly : « La présence d’une petite boule est surtout préoccupante chez les femmes d’un certain âge. À 20 ans, le risque qu’elle trahisse un cancer du sein est quasi nul. »
L’auto-examen des seins
Sept femmes sur dix ont déjà examiné leurs propres seins à la recherche de signes pouvant trahir un cancer du sein et 3 sur 10 le font même tous les mois. Quatre sur dix ne sont toutefois pas sûres de s’y prendre correctement. Les raisons le plus souvent invoquées pour ne pas procéder à l’auto-examen des seins sont : « je me sens bien, je suis sûre qu’il n’y a pas de problème », « je ne sais pas comment faire » et « je trouve cela bizarre ».
Parmi les femmes qui procèdent à l’auto-examen, 4 sur 10 ont déjà consulté un médecin (généraliste) en raison d’une observation qui leur semblait suspecte.
Trois femmes sur dix n’ont encore jamais réalisé d’auto-examen. Dans ce groupe, on trouve surtout des femmes relativement jeunes (< 34 ans), celles qui n’ont jamais été confrontées à la maladie parmi leurs connaissances, celles qui connaissent mal la maladie et celles qui déclarent ne pas être porteuses d’une prédisposition génétique.
Les femmes qui ne sont pas satisfaites de leurs seins sont également moins enclines à procéder à l’auto-examen.
Trois quarts des femmes belges connaissent au moins une personne atteinte d’un cancer du sein. Ceci les incite à être plus attentives à leurs propres seins dans la moitié des cas, mais accroît aussi la crainte de développer la maladie chez 4 femmes sur 10. Un tiers des répondantes avaient même spontanément fait réaliser une mammographie de dépistage après avoir appris la nouvelle et un quart avaient commencé à examiner leurs seins plus fréquemment.
Quatre familles sur dix ne parlent pas ouvertement du cancer du sein lorsqu’elles sont directement concernées. Un peu plus de la moitié le font, mais ces conversations mettent parfois mal à l’aise.
La mammographie de dépistage
La quasi-totalité des répondantes avaient déjà entendu parler de la mammographie de dépistage et 4 sur 10 s’y étaient déjà soumises de leur propre initiative. Les femmes francophones avaient davantage tendance à faire effectuer spontanément un examen de dépistage (48 % vs 32 % parmi les néerlandophones). Parmi les femmes de plus de 50 ans, près de 9 répondantes sur 10 avaient déjà participé au dépistage mammographique organisé et avaient l’intention d’y participer à nouveau dans le futur. Environ une sur dix (8 %) n’y avait jamais participé et n’avait pas l’intention de le faire.
- L’examen est trop douloureux (29 %)
- Je surveillerai bien mes seins moi-même (23 %)
- J’ai peur de l’exposition aux rayons (16 %)
Huit femmes sur 10 pensent qu’une mammographie de dépistage peut améliorer les chances de survie du cancer du sein, mais un quart d’entre elles ne sont pas convaincues que l’examen est complètement fiable.
Birgit Carly : « L’exposition aux rayons est plus élevée au cours d’un aller-retour entre Bruxelles et New York qu’au cours d’une mammographie. »
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