20160624 Een Kind Na Borstkanker Het Kan

Un enfant après un cancer du sein, c'est possible!

Après le cancer du sein

Avant que Kristel ne développe un cancer du sein, son mari et elle ne voulaient pas d'enfant. Sa maladie a tout changé. Deux ans après la fin de son traitement, Kristel a donné naissance à Victor (3 ans et demi).

Kristen (41 ans): "Je me souviens très précisément du jour où j'ai ressenti pour la première fois une douleur à la poitrine. J'étais au bureau, face à ma collègue. J'ai trouvé ça bizarre. Je n'avais jamais ressenti une douleur semblable avant ça. Je suis allée aux toilettes pour toucher mon sein. A ce moment là, j'ai très clairement senti une petite boule qui m'a évidemment alertée. Très vite, j'ai pu obtenir un rendez-vous dans une polyclinique à proximité du bureau. Le gynécologue m'a expliqué que je faisais probablement une réaction à mes règles. Il m'a tout de suite rassurée. A son avis, cette petite boule était parfaitement bénigne. Le radiologue n'a pas semblé inquiet, lui non plus. La boule était bien ronde et ne présentait aucune anomalie. Je n'avais donc absolument aucune raison de paniquer. Pour écarter tout risque de passer à côté d'une tumeur, les médecins m'ont fait une ponction. 24 heures après cet examen qui ne devait être qu'un simple test de routine, le verdict est tombé: j'avais un cancer. Tout de suite, je me suis imaginé le pire. Dans ma tête, j'étais déjà morte. Ce soir-là, je me souviens avoir pleuré toutes les larmes de mon corps. Pour moi, ce cancer était la fin du monde. Le lendemain, j'avais heureusement repris des forces. Je savais que ce n'était pas en m'apitoyant sur mon sort que j'allais guérir. Sans compter que je déteste faire pitié et que je ne suis pas du genre à m'asseoir dans un fauteuil les bras croisés. Je ne voulais pas mettre ma vie entre parenthèses. Très vite, j'ai décidé d'annoncer la nouvelle à notre entourage."

Ni alcool, ni cigarettes, pas même de graisse

"Tous nos amis semblaient étonnés qu'une telle chose puisse me tomber dessus. Ils me voyaient comme une fille sportive (je faisais du triathlon) qui ne fume pas, ne boit pas et mange super sainement. Je n'avalais jamais une cuillère de mayo. Ce cancer, je ne l'avais donc pas vraiment provoqué. C'était un coup de malchance. Et comme si tout ça n'était pas assez dramatique, j'ai très vite appris que j'allais devoir renoncer à ma poitrine. Comme j'avais de très petits seins, le chirurgien a tout de suite privilégié l'ablation. Franchement, je n'ai pas hésité une seule seconde. Mes seins, j'y tenais, mais rester en vie était bien plus important. Mon mari, Patrick, m'a d'ailleurs soutenue à fond. Après l'opération, j'étais censée subir six séances de chimio au total. A l'hôpital, les médecins m'ont tout de suite demandé si je comptais avoir des enfants. A ce stade, j'avoue que je n'avais pas encore vraiment eu le temps d'y réfléchir. Les médecins m'ont expliqué que la chimio avait tendance à rendre les femmes infertiles. Toutes mes amies étaient déjà mamans, mais moi, jusque-là, je n'avais jamais ressenti le désir de fonder une famille. Patrick, mon mari, avait déjà une fille de son premier mariage et nous n'étions pas vraiment partants pour lui donner un petit frère ou une petite sœur. Mais ce cancer avait un peu changé la donne. Face à cette question des médecins, j'ai tout à coup commencé à douter. Est-ce que je n'allais pas regretter ma décision ? Pour ne pas fermer définitivement la porte, nous avons donc choisi de ne pas trancher et d'opter pour la solution de sécurité. Au cas où..."

Prévention et injections

"En quelques injections, mes ovaires ont été paralysés, le temps de la chimio. Cette opération permettait de ne pas risquer de les endommager pendant le traitement. Après coup, il est apparu que je n'avais pas de métastases. Cette chimio était donc purement préventive. Et comme mon cancer n'était pas de type hormonal, je n'étais plus censée avaler des hormones pendant la phase de guérison. Toute cette période a été assez pénible. Ce qui m'a le plus attristée, c'est la perte de mes cheveux. Je suis d'ailleurs directement allée m'acheter une perruque. Sur le coup, j'ai trouvé ça un peu démodé comme accessoire, mais j'ai été tellement bien accueillie dans le magasin que les choses se sont bien passées. La dame m'a rasé le crâne avec prévenance et m'a ensuite aidée à trouver la perruque la mieux adaptée à ma morphologie et à mon style. Mon mari et une amie exceptés, personne n'a jamais vu ma tête nue. Je suis bien trop fière pour ça! Lorsque je repense à toute cette période, je me dis que c'était loin d'être la plus horrible de ma vie. Entre les traitements, j'ai tenté de continuer à mener une vie normale et active. J'ai pu courir et faire du vélo. Moins vite qu'avant mon cancer, c'est vrai. Mais, au moins, je ne restais pas enfermée chez moi. Quant aux nausées, j'en avais, mais elles finissaient toujours par disparaître."

Retour à la vie d'avant

"Le plus dur, en fait, c'est le moment où les médecins vous annoncent que vous êtes guérie. Tout à coup, c'est à vous de jouer. Plus aux médecins. Je me suis sentie délaissée. J'ai failli tomber en dépression. Heureusement, lorsque le printemps est revenu et que j'ai à nouveau vu le soleil, j'ai repris le dessus. Tout à coup, nous avons ressenti le besoin de faire un bébé, Patrick et moi. Lorsque vous vous retrouvez confrontée à votre propre mortalité, vous réalisez que vos priorités peuvent changer et que vous avez peut-être envie de laisser une trace de votre passage sur terre. Dans notre cas, c'est Patrick qui a été l'élément déclencheur. Moi, j'étais plus que d'accord. Deux ans après l'annonce de ma guérison, je suis retournée chez mon médecin qui m'a donné le feu vert. Deux ans, c'est plus ou moins la marge de sécurité que l'on se met. Si vous n'avez pas eu de rémission durant cette période, c'est bon. Vous pouvez vous considérer comme définitivement hors de danger. Avoir envie d'un bébé, c'est une chose. Parvenir à être enceinte, ç'en est une autre. Contre toute attente, j'y suis parvenue. La grossesse ne s'est pas déroulée aussi facilement que prévu. Les trois premiers mois, j'avais très peur de faire une fausse-couche. Sans parler de différents autres soucis qui j'ai connus tout au long de ces 9 mois."

Deux kilos de pur bonheur

"Jusqu'à la 34ème semaine, je me suis reposée le plus possible. Arrivée à ce stade, les médecins m'ont annoncé que je venais de dépasser le seuil normal de sels biliaires chez une femme enceinte. Je risquais par conséquent d'accoucher prématurément ou pire encore, que mon bébé ne survive pas. Il était donc urgent de provoquer mon accouchement. Hasard ou pas, c'est à ce moment que mes contractions ont débuté. Victor était un tout petit bébé d'à peine deux kilos. L'accouchement s'est passé très vite. En quelques minutes à peine. Avant d'être maman, je ne comprenais pas l'attitude de ces femmes qui passent leur temps à stresser au sujet de leur enfant. J'étais convaincue que je ne serais pas comme ça. Puis, un jour, vous devenez mère vous-même et vous comprenez que vous êtes pareille. Je pensais par exemple que je serais beaucoup plus sévère avec mon fils. Je pense aussi qu'après tout ce que j'ai enduré ces dernières années, mon attitude cool et aimante est assez normale. Mon fils et moi sommes vraiment très proches. On passe beaucoup de temps ensemble: à la plaine de jeu ou dans la forêt."

Le cancer dans le couple

"Ma maladie n'a pas vraiment affecté ma vie de couple. Je pense que j'ai vraiment pris sur moi pour éviter de me laisser aller. Ce qui me perturbe le plus à présent, c'est de rechuter. Je n'ai jamais l'esprit à 100% rassuré. J'ai souvent l'impression que le cancer pourrait ressurgir et qu'il n'est peut-être pas totalement sorti de mon corps. A chaque contrôle, c'est le stress. On entend tellement d'histoires à propos de jeunes mères qui meurent suite à une rémission. Je n'ai absolument aucune envie d'abandonner mon petit Victor. Il y a quelques semaines, j'ai eu mal à la jambe. C'était musculaire et absolument pas grave, mais je n'ai pas pu m'empêcher de paniquer. Et si c'était un cancer des os? Heureusement, si j'angoisse vite, j'ai aussi appris à apprécier les petits plaisirs de la vie. Je pense notamment à cet enfant que je n'aurais jamais eu si je n'avais pas été malade. Victor a aujourd'hui un peu plus de trois ans et il dort encore dans notre lit. Avant, je condamnais les parents qui laissent leur enfant s'immiscer dans leur intimité. Maintenant, je me contente de profiter de cette complicité le plus longtemps possible. Le reste - mes grands principes -, je m'en fiche."

Pas de silicone

"Très prochainement, les médecins vont me faire passer des tests pour déterminer si je suis porteuse d'un gène lié au cancer du sein. Si tel est le cas, ça voudrait dire que je risque de développer une tumeur dans l'autre sein ou au niveau des ovaires. Si le résultat du test est positif, je n'hésiterai pas à subir une ablation préventive de la poitrine, de l'utérus et des ovaires. Lors de ma première amputation, j'avais opté pour une reconstruction mammaire sur base de mes propres tissus. Pourtant, cette intervention est vraiment douloureuse. J'ai le ventre plat et musclé. Il était donc très difficile de me prélever assez de tissu. Il a fallu très longtemps pour que mes muscles se remettent du choc. Mais si je dois repasser par là, je le ferai. Je ne veux pas de silicone dans mon corps. L'intervention a laissé de grosses cicatrices, mais je ne me sens pas moins femme pour autant. Je peux tout à fait vivre avec. Ce qui compte, c'est que je sois en vie et que ma famille soit unie."

Source : Evelien Rutten

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