Les fortes nausées : un effet secondaire pénible du traitement anti-hormonal
Traitement Après le cancer du sein Témoignage23/03/2023 - Santoecha a découvert qu’elle avait un cancer du sein à 26 ans. S’en sont suivies une chimio, une mastectomie et une radiothérapie. Et vu son jeune âge, elle a dû suivre un traitement anti-hormonal pendant dix ans. Aujourd’hui, alors que cette hormonothérapie touche à sa fin, Santoecha revient sur son traitement et sur les horribles nausées qu’il a provoquées. Attention : il faut avoir l’estomac bien accroché. Mais son histoire parlera sans doute à de nombreuses femmes. Santoecha vous donnera aussi des conseils pratiques pour gérer les effets secondaires.
« Il est difficile d’imaginer ce qui vous attend si vous n’avez encore jamais subi de chimiothérapie ou de traitement anti-hormonal. Vous ne savez pas non plus comment votre corps réagira aux traitements. Vous le découvrez au fur et à mesure et les réactions varient d’une personne à l’autre. Je ressens par exemple des effets secondaires que d’autres femmes ne ressentent pas, et vice versa. Je souffre constamment de nausées, mais je n’entends jamais d’autres femmes s’en plaindre. Qui plus est, tous les patients ne suivent pas les mêmes traitements : les effets secondaires peuvent donc être différents. Comme j’ai un cancer du sein hormonodépendant, mon traitement ne se limite pas à une chimiothérapie et une chirurgie.
Je n’avais que 26 ans au moment du diagnostic : j’allais donc devoir suivre un traitement anti-hormonal long de 10 ans après la chimiothérapie, la mastectomie et la radiothérapie. Bien que j’aie vécu l’enfer pendant les cures de chimiothérapie, c’est le traitement anti-hormonal que je redoutais le plus. La chimiothérapie n’allait durer que six mois, ça me semblait gérable. Le traitement anti-hormonal, en revanche, allait durer dix ans, soit près d’un tiers de ma vie ! J’avais peur de ne plus me rappeler l’état de mon corps avant les traitements.
Dix ans de nausées
Avant le début de mon traitement contre le cancer du sein, j’ai choisi de faire congeler mes ovules. Pour ce faire, j’ai dû m’injecter des hormones pendant trois semaines, parallèlement au traitement médicamenteux destiné à contrôler mes hormones féminines. Ces injections d’hormones n’ont eu que peu d’effets secondaires, hormis des nausées. Cette sensation m’est restée pendant ma chimiothérapie. Aujourd’hui, cela fait presque neuf ans que je suis sous traitement anti-hormonal et comme vous l’imaginez : ce traitement me donne aussi des nausées. Je souffre donc de nausées depuis près de dix ans.
Par bonheur, j’ai chaque fois rapidement appris à les gérer, par exemple en faisant attention à ce qui les provoque et au moment où elles surviennent. Pendant la chimiothérapie, je grignotais des blocs de fromage, car je les supportais relativement bien. Une amie enceinte m’a aussi dit que le gingembre pouvait m’aider. Depuis, j’ai troqué les blocs de fromage contre des morceaux de gingembre : je les mordille ou j’en fais du thé.
Ménopause artificielle
Les nausées que me donne le traitement anti-hormonal sont d’un autre ordre. Pendant les trois premiers mois, j’ai vomi mon petit déjeuner tous les matins. Mon oncologue m’a prescrit des protecteurs gastriques, mais comme ils ne faisaient pas disparaître totalement les nausées, j’ai arrêté de les prendre. On m’a aussi administré des injections trimestrielles destinées à mettre mon corps en état de ménopause artificielle. Ces injections ont été très pénibles. Je suis ensuite passée à des injections mensuelles. Les quatre premiers jours qui suivaient l’injection, je ne pouvais avaler que des crackers et du fromage ; je ne gardais aucun autre aliment.
Les injections ont provoqué de plus en plus de nausées au fil du temps. Je me suis soudainement mise à ne plus supporter l’odeur de certains parfums ou aliments. J’avais parfois l’impression de sentir des aliments à travers la porte de mon réfrigérateur, ce qui est presque impossible. J’ai également développé d’autres effets secondaires inexplicables, tels que l’apnée du sommeil. Je me réveillais donc souvent aussi fatiguée qu’avant d’aller dormir. Après cinq ans, mon oncologue a décidé d’arrêter les injections mensuelles qui me mettaient en ménopause artificielle. L’apnée du sommeil a également disparu sur-le-champ !
La dernière ligne droite
Pendant mon traitement anti-hormonal, je me suis petit à petit rendu compte que la meilleure manière de lutter contre les nausées, c’était de prendre un petit déjeuner lourd et copieux. J’ai progressivement appris à manger chaud le matin, alors que je me contentais de tartines ou de céréales auparavant. Je mange désormais quelque chose toutes les quatre heures, car les remontées reprennent quand j’ai l’estomac vide.
Il me reste un an et trois mois de traitement anti-hormonal. Vous savez ce qu’on dit : les derniers mètres sont les plus difficiles. C’est le cas ici aussi. J’ai hâte de pouvoir remanger de simples tartines ou des céréales au petit déjeuner ! »
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