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Lieven Uvin, administrateur de l’ASBL Pink Ribbon

En 2024, l’ASBL Pink Ribbon a accueilli un membre actif au sein de son conseil d’administration. Lieven Uvin dynamise notre organisation. « Il m’arrivait de faire passer des radiothérapies à des patientes endormies jusqu’à minuit », explique Lieven, qui a commencé sa carrière comme infirmier à l’hôpital. « L’approche de la maladie a énormément évolué.»

Pink Ribbon : Vous êtes un jeune retraité. Pouvez-vous retracer votre carrière avant votre arrivée au sein du conseil d’administration de notre ASBL ?

Lieven Uvin : « Jeune… Tout est relatif (rires). Je suis né en 1958, j’ai deux filles et deux petits-enfants. J’ai fait des études d’infirmier à Uccle avant de poursuivre mes études à la KU Leuven. J’ai aussi travaillé comme infirmier de nuit à Uccle pendant quelque temps. J’ai bifurqué vers le secteur pharmaceutique en 1984 et j’ai travaillé quelques années comme délégué médical pour divers produits dans différents domaines, de la cardiologie à la psychiatrie. Je suis passé à l’oncologie en 1993, et je suis resté dans cette entreprise pharmaceutique jusqu’à ma retraite, à la mi-2024. »  

Pink Ribbon : Le cancer du sein vous intéresse tout particulièrement. D’où vous vient cet intérêt ?

Lieven Uvin : « Les hormones m’ont toujours fasciné. Mon travail de fin d’études à l’école secondaire portait déjà sur le sujet. Les connaissances en la matière étaient encore très limitées dans les années ’70. J’ai souvent fait des stages dans des services d’oncologie pendant ma formation d’infirmier, notamment le service de radiothérapie. Ces expériences m’ont bouleversé. Je travaillais dans le bunker et j’aidais à positionner les patients sous l’appareil de radiothérapie. Il fallait aussi marquer les zones à irradier à l’encre de Chine et appliquer des blocs de plomb pour épargner au maximum les organes voisins (poumons, cœur, œsophage…) des rayons. Il m’arrivait d’installer des femmes endormies sur la table de radiothérapie jusqu’à minuit. La radiothérapie pouvait durer plus de quinze minutes. Quinze minutes pendant lesquelles les patients devaient rester immobiles dans une position inconfortable sur une table dure. Une vraie torture. Les brûlures causées par la radiothérapie m’ont aussi profondément marqué. »

Pink Ribbon : Ces expériences vous ont manifestement laissé un souvenir indélébile.

Lieven Uvin : « Incontestablement ! Lorsque je suis passé de mon poste de délégué médical à l’oncologie, Nolvadex® ou le tamoxifène était un produit prometteur pour le traitement du cancer du sein. Nolvadex® était utilisé pour traiter les cancers du sein métastatiques chez les femmes en post-ménopause. J’ai vu évoluer cette thérapie dans le cadre du cancer du sein avec et sans métastases, en tant que traitement complémentaire chez les femmes préménopausées et en tant que thérapie pour les hommes atteints d’un cancer du sein. De nouveaux produits ont aussi fait leur apparition, notamment Zoladex® (goséréline) et Arimidex® (anastrozole). J’ai suivi tous ces progrès de près. »

Pink Ribbon : Vous avez rendu visite à des spécialistes du cancer du sein et vous avez vu naître les premières cliniques du sein. Vous avez joué un rôle crucial dans ce cadre.

Lieven Uvin : « Quand les premières cliniques du sein ont vu le jour en 2003, j’ai discuté avec les premiers infirmiers spécialisés dans les soins du sein. De véritables pionniers, qui partaient de zéro, ne recevaient que peu ou pas de soutien et ne pouvaient s’appuyer sur aucune forme de coopération. C’est ce qui m’a poussé à organiser des réunions et des formations pour les infirmiers du sein en Flandre. Ces réunions ont débouché sur la création du groupe de travail des infirmiers flamands du sein, dont j’ai été le secrétaire ces 19 dernières années. Le groupe de travail a contribué à la professionnalisation du métier d’infirmier du sein. Nous avons aussi organisé des post-graduats en soins du sein. Le groupe de travail a contribué à permettre aux patients atteints d’un cancer du sein d’avoir leur mot à dire dans le cadre de leur parcours de soins et lors de la consultation oncologique multidisciplinaire (COM). »

Pink Ribbon : Depuis lors, l’industrie pharmaceutique a fait d’énormes progrès dans le traitement du cancer du sein. Est-ce à elle que nous devons le taux de survie satisfaisant pour ce cancer ?

Lieven Uvin : « Le développement des médicaments destinés à traiter le cancer du sein a incontestablement joué un rôle important. Ils réduisent le besoin d’une chirurgie et d’une radiothérapie plus lourdes. Quand un médicament ne fonctionne plus, parce que le cancer a développé une résistance, nous avons désormais une foule d’autres médicaments à disposition. Les plus récents sont souvent mieux tolérés. »

Pink Ribbon : Il paraît que le cancer du sein est le cancer le plus cher. Peut-on maintenir les prix élevés des nouveaux médicaments anticancéreux ?

Lieven Uvin : « Les prix sont élevés, peut-être même trop. Ils s’expliquent par plusieurs raisons. La législation plus stricte impose des études plus approfondies que par le passé. Par ailleurs, moins d’une molécule prometteuse sur dix franchit la ligne d’arrivée. Sans oublier le nombre croissant d’entreprises actives dans le domaine de l’oncologie, ce qui accroît la concurrence. Heureusement, une fois qu’il n’y a plus de brevet, les médicaments génériques arrivent et les prix baissent fortement. »

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Pink Ribbon : Vous débordez d’énergie. Qu’est-ce qui vous motive à vous mettre au service de Pink Ribbon ?

Lieven Uvin : « J’ai du mal à quitter complètement le domaine du cancer du sein. La cause me tient à cœur. Je continue à suivre la littérature et à organiser des réunions comme avant. Et même si je ne suis plus un membre actif du groupe de travail des infirmiers du sein, j’apporte mon aide là où je peux. En tant qu’ancien collaborateur d’une grande entreprise pharmaceutique, j’ai eu une belle carrière qui, d’une manière ou d’une autre, a été indirectement payée par la société. J’ai toujours ressenti le besoin de lui apporter quelque chose en retour. C’est donc avec plaisir que je m’investis pour Pink Ribbon. »

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