Témoignage Pink Monday : Leen
Après le cancer du sein Retour au travail« Je conseille à ceux qui recommencent à travailler de faire les choses tranquillement et de doser. »
Leen n'a que 34 ans lorsqu'elle est confrontée pour la première fois à une forme agressive de cancer du sein. Cinq ans plus tard, le destin frappe encore et bien plus fort. Avec courage, elle confie l’histoire de sa maladie et de son retour au travail à notre rédactrice en chef Martine.
En septembre 2013, j'ai senti une boule dans ma poitrine. Tel un coup de tonnerre dans un ciel dégagé, on m'a rapidement diagnostiqué une tumeur agressive. Le ciel est tombé sur ma tête. J'étais heureuse et j'avais une famille de trois jeunes enfants, dont le plus jeune n'avait que trois ans. Et maintenant? Je suis immédiatement passée en mode combat. Je devais rapidement subir une amputation et démarrer une chimiothérapie, une radiothérapie et une hormonothérapie. Etant donné que ma tumeur était également sensible à HER2*, j’ai dû prendre du Herceptine chaque mois pendant un an. Le traitement a fait ses preuves, tout est parti. Je suis ensuite retournée au travail en tant que gestionnaire de sinistres dans une grande compagnie d'assurance. Même si beaucoup de choses avaient changé, j'essayais d’être positive au quotidien. Globalement, je me sentais très bien. Mais lorsque les contrôles médicaux arrivaient, c’est avec le cœur gros que je me rendais à l’hôpital.
* HER2 = Chez certaines formes de cancer, les cellules cancéreuses sont hypersensibles à certains facteurs de croissance. Chez les cancers du sein HER2/neu-positifis, cela provient du fait que sur la paroi cellulaire se trouvent énormément de récepteurs HER2/neu. Ces récepteurs se lient facilement avec des protéines (facteur de croissance de l’épiderme) qui stimulent la croissance cellulaire. A cause du nombre élevé de récepteurs, la cellule reçoit trop de signaux de croissance et se mettra à grandir de manière incontrôlée. Source: https://borstkanker.slingeland.nl
Stupéfaction
Ma peur s'est avérée justifiée. Cinq ans plus tard, lors d’un contrôle, mon marqueur tumoral était soudainement devenu très élevé. Une analyse complémentaire montrait que j'avais à nouveau différentes tumeurs, cette fois dans mon cerveau. Si le sol de l'hôpital avait été un marais, j'aurais sombré dans l’étonnement. Je n'avais ressenti aucun des symptômes tels que les vertiges ou les maux de tête, même les médecins ont trouvé cela étrange. Comment était-ce possible?
Marqueur tumoral = une certaine substance présente dans le sang permettant de détecter le cancer du sein.
Pour la deuxième fois, j'ai arrêté de travailler. Lorsque j’avais été diagnostiquée pour la première fois du cancer, j'avais personnellement appelé mon responsable au travail. Malgré le fait qu'il avait répondu avec beaucoup de compréhension, cette fois-ci, je l'ai informé par SMS. C’était un moment très difficile. Mon moral était au plus bas et je me sentais extrêmement mal. Le cancer avait frappé extrêmement fort, mais je voulais le battre encore plus fort. Je devais à nouveau passer sous le scalpel. La plus grosse tumeur a pu être retirée avec succès, les plus petites métastases ont finalement été anéanties par la radiographie. Depuis cette intervention, je reçois un nouveau type de traitement immunitaire toutes les trois semaines: la perjetta et l’herceptine. Je prends également toujours du tamoplex et je reçois une injection de zoladex tous les mois. Les effets secondaires de la thérapie ne sont pas anodins, mais arrêter n’est pas une option pour moi. Difficile ou pas, je veux toujours garder une longueur d'avance sur cette terrible maladie.
Tout a changé
Selon l'oncologue, la réapparition des cellules cancéreuses n'est qu'une question de temps. J'essaie de ne pas trop y penser et de vivre ma vie comme je le fais. Lorsqu’on m'a diagnostiqué un cancer pour la première fois, beaucoup de choses ont changé pour moi, mais maintenant tout a changé. Je ne le réalise que trop bien. La science évolue constamment et les chercheurs découvriront de nouveaux traitements encore plus efficaces. J'espère pouvoir encore en profiter. Je suis suivie de très près et jusqu'à présent, tout va bien. Bien sûr, je vis des jours sombres, des jours où j'ai des difficultés émotionnelles. Je pense alors à ce que je laisse si cela tourne mal. Mais ma famille m'aide plus que tout. Je regarde mes enfants et j’en retire une nouvelle force et une nouvelle énergie. Mes trois magnifiques enfants sont tout pour moi.
Ma vision de la vie
Pendant le temps que j'ai passé à la maison, je me suis consacrée entièrement à ma santé. Les jours où je me sentais bien, je me promenais et je profitais un maximum de ma famille, mes parents et mes amis. La maladie n'a pas beaucoup changé ma vision de la vie. Mais je prends maintenant souvent le temps de m'asseoir tranquillement dans mon jardin, sans rien faire de particulier. J'apprécie, regarde et écoute la nature et les sons extérieurs.
Je laisse moins les choses m’atteindre. Mon travail est également moins prioritaire, ma vie est ce qu’il y a du plus important! Je ne ramène plus de travail à la maison. Étant donné que je travaille dans une très grande entreprise, j’ai changé d’équipe de nombreuses fois. De sorte que seule une minorité de mes collègues savent à quel point j'ai été malade. En conséquence, je n’ai reçu que très peu de nouvelles pendant mon absence du travail.
Pendant et après mon premier cancer, j'avais cherché à contacter mes collègues. J’étais allée leur rendre visite, mais c'était parce que le groupe autour de moi était plus fort à ce moment-là en raison de ma place fixe dans la société à cette époque. Le contact avec mes chers collègues était alors plus intense. Maintenant, pendant et après ma deuxième absence, c'est beaucoup plus impersonnel. Mis à part mon responsable et une poignée de collègues, qui m'ont envoyé des messages occasionnels, je n'ai pas eu beaucoup de contact avec mon environnement de travail. Loin des yeux, loin du cœur. Je ne les blâme certainement pas.
Deuxième Pink Monday
Lorsque le 2 mai, j’ai recommencé à travailler, mi-temps cette fois-ci, je me sentais partagée. J’étais très fatiguée à cause des traitements. Tout était beaucoup plus lourd et plus émotionnel que la première fois. Les deux premières semaines de mon retour au travail, surtout, ont été très fatigantes et lourdes. Rien qu’aller jusqu’au travail me coûtait déjà beaucoup. Tous les jours, je fais un quart d’heure en voiture pour arriver à la gare, ensuite je voyage 25 minutes en train. De là, je dois encore marcher un quart d’heure jusqu’au travail.
Le premier jour était très excitant. J’étais énormément nerveuse et je redoutais les effets secondaires. Mon oncologue m’avait prévenue que je pouvais éventuellement avoir des problèmes de mémoire ou de concentration. J’en ai surtout souffert les deux premiers jours. Après, tout s’est bien passé. Mon responsable m’entoure des meilleurs soins. Je ne suis pas surchargée de travail. Je ne reçois une nouvelle tâche que lorsque la précédente est terminée. Je peux prendre le temps pour parcourir tranquillement mes e-mails et je ne ressens absolument aucune pression. Je peux aussi régulièrement faire du télétravail. Je conseille à ceux qui recommencent à travailler de faire les choses tranquillement et de doser.
P&V Verzekering, la société où Leen travaille, a organisé du 1er au 31 mai, en collaboration avec Pink Ribbon, la Marche Rose. Nous lui avons demandé ce qu’elle en pensait et pourquoi elle estime que la marche est importante.
Il est positif que mon employeur s’engage pour les patientes du cancer du sein. Malheureusement, cette année, je n’ai moi-même pas participé à la Marche Rose. J’avais beaucoup trop d’autres choses en tête. Je viens de recommencer à travailler le 2 mai et j’étais encore en train de chercher mon chemin. En plus, les premières semaines, j’étais très fatiguée et je me concentrais sur mon rétablissement. Mais l’année prochaine, en espérant que tout reste stable, je participerai certainement à la Marche Rose. Mon fils, qui vient de commencer dans la même société, s’est bien inscrit. J’en suis très fière. Moi-même je marche de la gare au travail et vice versa. J’habite tout près d’une forêt en j’adore y aller avec mes amies pour nous promener, rire et parler. Lorsque le soleil brille, c’est absolument parfait. Le contact avec la nature me donne une énergie nouvelle. Je me sens revitalisée !
Mon employeur m’a tout de même laissée dans l’incertitude concernant certains aspects importants par rapport à ma reprise éventuelle. Je ne me suis pas sentie suffisamment informée concernant les possibilités d’une éventuelle assurance, le travail à temps partiel, les horaires flexibles et les conséquences financières. C’est dommage que, lorsque l’on est tellement malade et qu’on a beaucoup de soucis, il faille en plus faire toutes les recherches concernant la reprise de travail soi-même et qu’il n’y ait pas de procédures correctes pour les personnes avec un cancer ou une autre maladie grave voulant reprendre le travail. Les recherches sont une charge supplémentaire s’ajoutant à tout ce qu’on vit déjà et cela demande beaucoup de temps, du temps qui, entre-temps, est devenu votre ennemi et que vous préfèreriez passer avec vos proches. Même mon responsable a souvent été confronté à un mur d’ignorance lorsqu’il voulait, avec de bonnes intentions, m’aider.
P&V Verzekering, la société où Leen travaille, a organisé du 1er au 31 mai, en collaboration avec Pink Ribbon, la Marche Rose. Nous lui avons demandé ce qu’elle en pensait et pourquoi elle estime que la marche est importante.
Il est positif que mon employeur s’engage pour les patientes du cancer du sein. Malheureusement, cette année, je n’ai moi-même pas participé à la Marche Rose. J’avais beaucoup trop d’autres choses en tête. Je viens de recommencer à travailler le 2 mai et j’étais encore en train de chercher mon chemin. En plus, les premières semaines, j’étais très fatiguée et je me concentrais sur mon rétablissement. Mais l’année prochaine, en espérant que tout reste stable, je participerai certainement à la Marche Rose. Mon fils, qui vient de commencer dans la même société, s’est bien inscrit. J’en suis très fière. Moi-même je marche de la gare au travail et vice versa. J’habite tout près d’une forêt en j’adore y aller avec mes amies pour nous promener, rire et parler. Lorsque le soleil brille, c’est absolument parfait. Le contact avec la nature me donne une énergie nouvelle. Je me sens revitalisée !
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