Shannen Doherty était connue pour avoir joué l’un des rôles principaux dans les séries « Beverly Hills 90210 » et « Charmed ». Bien qu’elle ait toujours communiqué ouvertement à propos de son cancer du sein, elle a gardé le secret de sa récidive, en 2020, pendant un an parce qu’elle tournait les nouveaux épisodes de « (Beverly Hills) 90210 ». « Je voulais prouver que les personnes atteintes d’un cancer de stade 4 pouvaient continuer à travailler », avait-elle déclaré par la suite lors d’une interview sur ABC News. « La vie ne s’arrête pas au moment où on vous diagnostique un cancer du sein métastasé. » L’apparition de métastases nécessite généralement d’ajuster le traitement. Les patientes s’exposent alors à d’éventuels effets secondaires, comme la fatigue, qui peuvent impacter leur travail. Les employeurs conscients des nouveaux besoins de ce groupe de patientes, ouverts à la discussion et enclins à proposer un travail adapté leur permettent de continuer à travailler plus facilement et avec plus d’envie. Il est essentiel pour les jeunes patientes de rester professionnellement actives : si travailler permet de donner du sens à leur vie, d’entretenir des contacts sociaux et d’améliorer leur qualité de vie, elles sont aussi nombreuses à en avoir besoin pour assumer financièrement leur quotidien.

La moitié des patientes continuent à travailler

Shannen Doherty n’est pas la seule à avoir continué à travailler malgré un cancer du sein métastasé. Une grande partie des personnes professionnellement actives qui bénéficient d’un suivi régulier dans le cadre de leur cancer continuent à travailler après la découverte des métastases. L’efficacité du traitement du cancer du sein métastasé s’améliore constamment : de nombreuses patientes conservent donc une bonne qualité de vie et restent en vie plusieurs années. On constate que ce sont surtout les jeunes qui reprennent le travail. Nous ne disposons d’aucun chiffre à ce propos en Belgique, mais d’autres pays tels que la Suède se sont déjà penchés sur le sujet. D’après une récente étude menée par l’institut Karolinska de Stockholm* sur 490 Suédoises âgées de 51 ans en moyenne et atteintes d’un cancer du sein métastasé, la moitié d’entre elles (48,8 %) ont repris le travail au moins à temps partiel. Ce sont essentiellement les femmes de moins de 50 ans qui ne sont pas trop accablées par leur traitement qui recommencent à travailler. En Suède, la moitié des femmes atteintes d’un cancer du sein métastasé ont moins de 65 ans.

*Johnsson A, Kiani NA, Gernaat SAM, Wilking U, Shabo I, Hedayati E. Planning for return to work during the first year after breast cancer metastasis: A Swedish cohort study. Cancer Med. 2023 May;12(9):10840-10850