Elle MacPherson prône les thérapies alternatives et non conventionnelles. Elle s’oppose aussi depuis des années aux vaccinations et aux autres formes de médication conventionnelle. Le diagnostic de cancer du sein fut un coup dur pour l’Australienne. Il s’agissait d’un CCIS, un carcinome canalaire in situ, soit un stade précoce du cancer du sein. Le CCIS est traité comme un cancer du sein parce que son évolution est imprévisible. Les cellules cancéreuses sont encore dans le sein et n’ont généralement pas métastasé. Dans la plupart des cas, une chirurgie réparatrice suffit, suivie d’une radiothérapie et parfois d’une chimiothérapie et/ou d’une hormonothérapie, afin de réduire le risque de récidive.

La vérité enjolivée

Elle MacPherson a déclaré sur divers médias qu’elle avait refusé la mastectomie qui lui avait été proposée. En réalité, elle a subi, à la place, une chirurgie réparatrice destinée à extraire la tumeur et une partie des tissus sains qui l’entouraient. Elle a refusé le traitement ultérieur par chimiothérapie et hormonothérapie : les traitements mis en place pour réduire le risque de rechute. Les traitements tuent les éventuelles cellules cancéreuses qui auraient quitté le sein pour migrer ailleurs dans le corps. Ces cellules isolées ne peuvent pas être détectées. D’où le traitement supplémentaire, par mesure de précaution. La rechute après un cancer du sein hormonodépendant peut survenir jusqu’à 20 ans après l’intervention chirurgicale, voire plus.

Elle MacPherson donne l’impression d’avoir vaincu son cancer grâce à des méthodes non conventionnelles, comme la méditation. En réalité, elle a subi une opération. Si elle l’avait aussi refusée, elle ne serait très probablement plus là pour en parler aujourd’hui.

À noter que l’ancienne mannequin n’a révélé son cancer que sept ans après le diagnostic. Cette annonce tardive pourrait avoir un lien avec son livre, à paraître cet automne : Life lessons, and learning to trust yourself. Dans le monde occidental, Elle MacPherson est médiatisée parce qu’à l’en croire, elle a vaincu son cancer du sein grâce à une méthode holistique, qu’on pourra découvrir dans ses mémoires.

Étude comparative

D’après une étude américaine*, les patients atteints de cancer qui refusent le traitement conventionnel (y compris l’intervention chirurgicale qui en fait partie) présentent des chances de survie nettement plus faibles. Le risque de décès prématuré est 2,5 fois plus élevé. C’est pour le cancer du sein que la différence est la plus marquée, peut-être parce que ce cancer se traite relativement facilement. Les chances de survie à cinq ans sont beaucoup plus élevées avec un traitement conventionnel (86,6 %) qu’avec un simple traitement alternatif (58,1 %). Un patient décède environ six fois plus vite s’il refuse le plan de traitement proposé par une clinique du sein.

Nous savons que les célébrités, à l’image de la top-modèle Elle MacPherson, ont beaucoup d’adeptes et nous voulons les mettre en garde afin qu’ils ne tombent pas dans le piège…

*Johnson SB, Park HS, Gross CP, Yu JB. Use of Alternative Medicine for Cancer and Its Impact on Survival. Journal of the National Cancer Institute. Published online August 10 2017