Cancer du sein en Belgique : enfin de vrais chiffres !
La Fondation Registre du CancerDepuis des décennies, le cancer du sein est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la cause la plus importante de décès par cancer chez les femmes dans le monde entier. Bien que le taux de mortalité diminue dans la population belge, le cancer du sein reste néanmoins la principale cause de décès par cancer chez les femmes.
Chaque année, ce sont plus de 10 000 nouveaux cas de cancer du sein qui sont diagnostiqués en Belgique. L'âge moyen lors du diagnostic est de 62 ans. Près d'un tiers des patientes sont âgées de 70 ans ou plus. Une patiente sur 5 a moins de 50 ans. La majorité d'entre elles (70 %) sont diagnostiquées à un stade précoce, seuls 6 % des cancers du sein présentent déjà des métastases lors du diagnostic.
Aujourd'hui, de nouveaux chiffres sont portés à notre connaissance. L'asbl Pink Ribbon a financé une étude de la Fondation contre le cancer qui met en lumière des chiffres totalement inédits. Ainsi, on sait désormais que plus de 80 % des patientes sont atteintes d'un cancer du sein dit hormonodépendant, ce qui veut dire qu'une thérapie antihormonale est tout à fait possible. Ce chiffre et bien d'autres (voir plus loin) seront publiés en octobre 2020 dans le Belgian Journal of Medical Oncology.
Smart Pink
La Fondation contre le cancer a analysé manuellement l'ensemble des rapports de pathologie des femmes qui se sont vu diagnostiquer un cancer du sein en 2014. Grâce à cette analyse approfondie, l'ensemble des différents types et sous-types de cancers du sein retrouvés chez les femmes belges ont pu être, pour la première fois, cartographiés de façon extrêmement détaillée. Cela a permis à Pink Ribbon d'apporter sa pierre à l'édifice d'une meilleure estimation du nombre de cancers du sein qui pourraient bénéficier d'un test d'expression génique. Depuis juillet 2019, l’INAMI rembourse ce test à 13 % des patientes souffrant d’un cancer du sein.
Un modèle a été établi à partir de cette analyse et les données des autres années ont pu être analysées plus vite grâce à un outil d’intelligence artificielle. Smart Pink était né. Pour le moment, le Registre belge du Cancer dispose, grâce à Smart Pink, du statut de récepteur de l'ensemble des tumeurs pour les années d'incidence 2008 à 2017. Ceci permet une répartition plus précise des différents groupes à risque pour les patientes atteintes d'un cancer du sein et une meilleure évaluation de la qualité des soins.
Quelques chiffres importants
• Les patients belges atteints d’un cancer du sein présentent principalement le sous-type luminal A-like (57,5 %), suivi du sous-type luminal B-like HER2 négatif (15,5 %) et du sous-type luminal B-like HER2 positif (12 %). 9 % des patients présentent un triple négatif et 5 %, un HER2 positif. Les sous-types luminaux A-like et B-like HER2 négatifs, avec un pronostic favorable, représentent 73 % de la population dont le sous-type moléculaire est connu. Une meilleure connaissance de ces sous-types distincts a des implications sur le pronostic de guérison et les types de traitements.
• Question thérapies : 88 % des femmes dont le sous-type moléculaire est connu ont été opérées du sein. Pour 11,2 % d'entre elles, l'intervention a été précédée d'un traitement néo-adjuvant destiné à augmenter l'efficacité du geste chirurgical (en général une chimio et/ou une radiothérapie).
• La survie à 5 ans est de 91,4 %. Le cancer du sein sous-type luminal A-like présente le pronostic le plus favorable, avec 96,8 % ; alors que le sous-type triple négatif présente le pronostic le moins favorable (77,4 % de taux de survie).
Les commentaires du Professeur Fabienne Liebens
Le Professeur Liebens, administratrice de Pink Ribbon et ancienne cheffe de la clinique du sein ISALA au CHU Saint-Pierre à Bruxelles, confirme que ces informations constituent une opportunité pour améliorer le suivi des patientes.
"Nous savions qu'il existait d'une clinique du sein agréée à l'autre de grandes différences en termes de qualité de soins, et donc de chances de guérison. Divers indicateurs permettent de savoir si les traitements adjuvants (chimio-, radio-, hormonothérapie…) sont administrés de manière adéquate aux patientes. Grâce à ce travail remarquable du Registre belge du Cancer, nous cernons désormais les pourcentages de patientes présentant tel ou tel autre (sous-)type de cancer du sein. Car effectivement, jusqu'à présent, nous ne possédions pas ces données au niveau national. Il s'agit donc d'une cartographie des caractéristiques du cancer du sein en Belgique en 2014, destinée à mieux sélectionner les traitements."
Dans notre petit pays, on pourrait croire que les cliniques du sein agréées disposent de résultats quasiment identiques. C'est faux, selon le Professeur Liebens : "En Belgique, la prise en charge présente une très grande hétérogénéité que l'on ne s'explique pas. Les chiffres du Registre analysent aussi les facteurs de risque des tumeurs. Et permettent donc de déterminer la proportion de femmes ayant besoin de l'une ou l'autre thérapie, puis de vérifier si elles l'ont reçue de manière adéquate. Par exemple, la prise en charge des femmes âgées de plus de 75 ans et présentant un triple négatif peut varier d’un hôpital à l’autre. Ces données offrent aussi l'opportunité aux cliniques du sein de comparer leur qualité de soins. Non pas pour se flageller ou se glorifier mais dans un objectif d'amélioration continue."
Le Professeur Liebens précise que ces données se révèlent également utiles pour les patientes : "Qu'elles n'hésitent pas à en parler avec leur médecin oncologue : à condition que leur clinique du sein entre dans un processus d'amélioration continue, ces éléments inédits offrent aux femmes une garantie supplémentaire d'être bien soignées. L'étape suivante consistera à développer des indicateurs encore plus précis, destinés à affiner les traitements. Parce que, oui, je considère que les femmes méritent la meilleure des prises en charge !"
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