L'Homme Du Mois : Rudi De Raet (45), Assistant Manager nourritures sèche au Carrefour Market de Kapellen
Après le cancer du sein Amitié Soins psychosociauxAu début de cette année, Carrefour a lancé un calendrier avec 12 employés qui posent nus. Les recettes du calendrier vont intégralement à notre asbl. Chaque mois, nous présentons L’Homme Du Mois sur notre site. Ce mois-ci, c’est Rudi De Raet (45), Assistant Manager aliments secs au Carrefour Market de Kapellen: “Si je participe à cette séance photo, c’est parce que le cancer reste un problème d’actualité. C’est une maladie horrible, qui peut toucher n’importe qui et concerne un grand nombre de personnes. Le cancer ne fait aucune distinction. Je trouve donc important que l’on reste bien attentif à ce sujet et que les patients reçoivent tout le soutien nécessaire.”
La maladie est si proche
“J’ai moi-même côtoyé la maladie de très près. Ma mère a succombé il y a 17 ans à une forme très agressive de cancer. Elle a été emmenée à l’hôpital où elle est décédée 14 jours plus tard. Nous n’avons jamais su de quel cancer il s’agissait précisément. Il s’était propagé partout. Nous pensons qu’elle savait qu’elle était malade depuis un bon moment mais qu’elle a préféré le cacher à ses enfants, jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.
Une de mes collègues directes chez Carrefour a également subi une chimiothérapie il y a quelques années, ainsi qu’une operation de l’oesophage. Cela semblait avoir réussi, jusqu’à ce qu’on lui détecte à nouveau une tumeur, cette année. Elle n’avait pas envie de retourner au front. Après une période en soins palliatifs, elle est partie en douceur.
Mode de vie
Ces expériences m’ont fait réfléchir davantage à la manière dontt je vivais. Le cancer peut frapper à tout moment, et n’importe où. J’ai donc adapté mon mode de vie. Il faut bouger suffisamment et éviter les excès. Aussi, je ne fume pas. Ma mère le faisait.Et il m’est arrivé de forcer sur la boisson, quand j’étais étudiant, mais ça ne m’arrive plus. Je bois de temps en temps un verre au restaurant, ou quand je sors chez des amis, mais je n’ai pas besoin de plus.
Je suis issu d’une famille de bons vivants, mais j’ai appris à faire davantage attention à ce que je mange. Moins de graisses, moins de sucres, moins de sauces, plus de légumes et plus de fruits. Quand j’étais plus jeune, j’allais facilement manger quatre fois par semaine dans un fast-food. Je le fais beaucoup moins, même si je m’y aventure encore de temps en temps, quand je travaille tard. Je mange encore de la viande mais j’alterne plus souvent avec du poisson ou un plat de légumes cuits au wok. Plus on est conscient, plus on varie. C’est devenu une seconde nature. Je fais aussi beaucoup de vélo. Du vélo récréatif, avec un vélo hybride, parfois des sorties de 35 à 40 km. J’habite dans un coin assez rural, c’est donc idéal.
Un coup dur
Quand on est confronté au cancer de près, ça bouleverse. L’impact est gigantesque, surtout si ce sont des membres de la famille qui sont concernés. J’avais 27 ans et j’étais indépendant quand ma mère est décédée. Mais cela n’en est pas moins très difficile, à cet âge. Surtout si l’on n’a rien vu venir. Je savoure davantage chaque journée. Avant, j’étais plutôt du genre à tout organiser à l’avance : plus tard, j’achèterai une maison, ensuite ceci, ensuite je me marierai... Ce n’est plus le cas. Je pense que la mort abrupte de ma mère a provoqué un veritable choc dans notre famille. Je n’arrive toujours pas à concevoir que quelqu’un puisse disparaître comme ça, en 14 jours.
Attention et compassion
Quand on est confronté au cancer, on se rend compte à quel point les patients ont besoin de notre soutien. Du début à la fin, quelle que soit l’issue. Je suis certain que les marques d’attention et de sympathie sont fortement appréciées, même si l’on ne peut pas toujours le montrer au moment même, à cause de la maladie. La chimio est un traitement très lourd. C’est loin d’être évident. Il est crucial que les patients qui souffrent d’un cancer soient entourés de personnes qui les aident à traverser cette épreuve. Je sais, il faut franchir le pas. Souvent, quand on apprend que quelqu’un a un cancer, on se dit qu’il ou elle va mourir, et on se demande comment on doit réagir à cela, en tant que personne en bonne santé. Mais il y a des gens qui franchissent le pas. Ce sont souvent ceux qui ont vécu quelque chose de similaire. Ils arrivent plus facilement à se mettre à la place de l’autre et à lui tendre la main. Heureusement.”
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