Mieke a reconnu un des 9 signaux d’alarme de cancer du sein
Dépistage Diagnostic TraitementUn dimanche du printemps 2016, Mieke (âge) a ressenti une forte douleur dans son sein droit alors qu’elle faisait voltiger son fils Merleau. La douleur est restée, bien qu’atténuée. Mieke n’y a plus prêté attention.
« Quelques semaines plus tard, mon mari, Nicolas, a senti une petite boule au niveau du même sein. J’ai palpé, sans rien trouver. J’avais toujours mal au sein. J’ai donc décidé d’aller voir mon médecin. Quand je lui ai parlé de l’épisode avec mon fils, elle a d’abord pensé à une déchirure musculaire, mais elle m’a prescrit une échographie, par mesure de sécurité. L’écho a confirmé la déchirure. La guérison étant difficile à cet endroit, il y avait de fortes chances que la douleur perdure. Nous étions en avril 2016.
Depuis le début de cette année, je manquais d’entrain et j’étais très émotive. J’avais du mal à gérer la pression au travail et j’avais souvent besoin de repos. Aux sports d’hiver, il m’est arrivé de ne pas skier l’après-midi pour faire une sieste. Je me suis quasiment endormie au volant après une journée portes ouvertes dans notre entreprise. J’ai mis cette fatigue sur le compte de la période chargée au boulot et j’ai attendu avec impatience nos vacances en Italie.
Mais même les vacances ne m’ont pas permis de reprendre le dessus. Je ressassais beaucoup, j’étais d’humeur morose et j’étais toujours très fatiguée. Il se passait quelque chose, j’en étais persuadée. Mais je ne savais pas quoi.
Peu après la fin des vacances d’été, le lundi 22 août, j’ai senti une grosse boule sous mon aisselle droite. Je n’ai rien dit à mon conjoint ni à mes parents. Encore moins à mes enfants. Comme j’avais fait un examen quatre mois plus tôt, j’avais peur de passer pour une hypocondriaque. J’ai attendu deux jours, mais la boule me semblait suffisamment grosse pour justifier une visite chez le médecin. Elle aussi a jugé bon de refaire une échographie.
J’ai obtenu un rendez-vous le lundi 29 août à 9 h 30. Ma maman m’a accompagnée. Au départ, j’avais refusé qu’elle vienne avec moi ; ça aurait eu l’air “inquiétant”. Par superstition, je me disais que si elle venait, ça voulait dire qu’il se passait quelque chose de grave. Mais je sentais déjà que l’examen n’allait pas être rassurant. Maman et moi avons le même humour et nous évacuons souvent le stress en riant. Mais ce matin-là, sur le chemin de l’hôpital, je suis restée silencieuse.
Le radiologue, différent de celui que j’avais vu quatre mois plus tôt, est entré en me demandant ce qui m’inquiétait. Je lui ai résumé la situation et je lui ai indiqué l’endroit de la boule. Il s’est rapidement tu. Il m’a posé des questions sur mes douleurs et mes gênes, avant de tracer des croix au stylo sur mon sein et sous mon aisselle. Il m’a demandé si j’avais le temps le jour même pour une biopsie. Je suis restée forte et j’ai répondu que je pourrais reporter ma réunion de 11 h. Pendant que l’on préparait la salle pour la biopsie, j’ai passé une mammographie, histoire d’évaluer la “lésion”. C’est ainsi que l’on appelait alors une tumeur non palpable. Ma maman était toujours dans la salle d’attente. Je suis donc allée la voir avant l’examen suivant. Dès que je suis sortie, elle s’est levée et a pris son sac et sa veste en pensant que nous pouvions rentrer à la maison. Mais je lui ai fait non de la tête et je lui ai expliqué que les médecins voulaient faire des examens complémentaires, “par mesure de sécurité”.
Tout mon corps s’est mis à trembler. J’ai appelé Nicolas pour lui dire ce qui se passait et le prévenir que je n’arriverais au bureau que l’après-midi. C’était ma première mammographie. Je tremblais sous le coup de l’émotion. L’infirmière m’a rassurée, a posé ses mains chaudes sur mes épaules pour calmer les spasmes. Je suis passée par les couloirs de derrière pour accéder directement à la salle de biopsie. Le regard des infirmiers qui attendaient face aux écrans en disait long. Comme s’ils pensaient très fort : “Aïe, encore une…”
C’est une autre infirmière qui s’est occupée de moi, aussi gentille et prévenante que sa collègue de la mammographie. Elle m’a expliqué le déroulement de la biopsie et a placé mes bras et mon buste dans la bonne position. De l’autre côté de la table, maman me regardait, inquiète. Le radiologue était aussi silencieux qu’une demi-heure auparavant. Il a très sereinement effectué trois prélèvements : deux au niveau du sein et un au niveau de la boule de mon aisselle. Il m’a assuré qu’il contacterait directement mon médecin traitant pour qu’elle puisse suivre les résultats et me tenir rapidement au courant. Il allait falloir attendre trois jours pour avoir les résultats complets. Pas grand-chose quand je repense aux neuf mois de traitement qui allaient suivre. Mais ces trois jours furent les pires de toute ma période de maladie.
Maman et moi sommes sorties en silence. Quand nous sommes arrivées dans le hall, je lui ai demandé d’attendre un peu. Je me suis laissé tomber sur un banc et j’ai fondu en larmes. “Qui va s’occuper des enfants ?” Ce sont les premiers mots qui sont sortis de ma bouche. Ensuite, j’ai juré un bon coup. Mon papa attendait à la maison avec les enfants. Ils devaient partir ensemble à la mer ce jour-là. Nous avons raconté les différents examens à mon père et avons convenu de ne parler aux enfants qu’après avoir reçu tous les résultats. Je leur ai fait au revoir en serrant les dents. J’ai attendu de rejoindre Nicolas au bureau pour m’effondrer. J’ai tout laissé sortir : les tensions des dernières heures et la crainte des jours suivants.
Ces trois jours m’ont paru durer des semaines. Je n’ai pas attendu pour appeler mon médecin. J’espérais qu’elle aurait reçu les résultats plus tôt que prévu et, surtout, j’espérais une bonne nouvelle. J’ai bien senti qu’elle était frustrée de ne pas pouvoir m’aider à dissiper la crainte et l’incertitude auxquelles j’allais encore devoir faire face pendant quelques jours. Je devais la rappeler le mercredi soir. J’ai perdu 3 kg à cause du stress. J’ai essayé de ne plus y penser et je suis partie rejoindre mes enfants et mes parents à la mer. Je suis quelqu’un d’entier : mes collègues se seraient vite rendu compte qu’il se tramait quelque chose. Je ne voulais rien dire avant d’avoir les résultats définitifs.
Nous avons ri et pleuré ensemble. Nous tentions de nous rassurer : “Ce n’est peut-être rien.” Mais au fond, nous savions qu’on ne fait pas une biopsie sans raison.
Le mercredi soir, mon médecin m’a dit qu’il lui manquait encore une partie des tests du labo. Elle viendrait nous voir à la maison le lendemain matin. Il fallait qu’il y ait quelqu’un avec moi quand elle viendrait. Elle en avait dit assez… Si je devais avoir quelqu’un avec moi, ce n’était pas pour fêter une bonne nouvelle. Et pourtant… Jusqu’au jeudi 1erseptembre 2016 à 10 h, j’ai espéré que ce serait une erreur. Elle a été très directe. “Mieke, c’est bien un cancer du sein. Une période pénible vous attend, mais nous allons la traverser ensemble.”
Nicolas s’est mis à pleurer. Quant à moi, j’ai dit que j’avais peur de ne pas être suffisamment forte pour supporter le traitement. J’ai appelé mes parents pour leur annoncer la mauvaise nouvelle et nous nous sommes donné rendez-vous pour le lunch. C’est bizarre, mais j’ai été un peu euphorique pendant tout le repas. Sans doute l’adrénaline libérée après le stress des jours précédents. Nous savions à présent à quoi nous en tenir et nous pouvions entamer le combat. »
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