Cancer du sein : le combat et le chemin de la guérison…
Témoignage01/02/2023 - L’histoire de Tineke Tuinman a commencé en 2019, lorsqu’elle a senti une boule dans sa poitrine. Diagnostic : cancer du sein. Dans la deuxième partie de son récit, Tineke explique comment elle a vécu les mois qui ont suivi sa maladie. Après un traitement lourd, marqué par de nombreux effets secondaires, elle s’est mise à revivre de bons moments. Aujourd’hui, elle apprend à gérer les séquelles physiques et mentales des traitements et des médicaments.
Serai-je à nouveau la même un jour ?
« J’ai commencé une hormonothérapie en novembre 2020. On m’a donné du tamoxifène, une préparation antihormonale qui bloque la production d’œstrogènes. Ce traitement devait empêcher la réapparition du cancer du sein. Je devrai néanmoins prendre ces comprimés pendant environ 7 ans. Ça ne m’enchantait pas du tout, parce que j’avais énormément d’effets secondaires. De nombreux maux de tête, de fortes douleurs musculaires et articulaires, des symptômes émotionnels qui se manifestaient par des crises de larmes, des sautes d’humeur et de la fatigue.
Et je souffrais encore de neuropathie des suites de la chimiothérapie, ce qui se manifestait par des picotements au bout des doigts et au niveau des pieds. C’est comme si je marchais dans le sable toute la journée. Il m’était presque impossible de faire de longues balades.
Tout ça mis ensemble, je suis entrée dans une spirale négative dont j’ai eu du mal à sortir. En principe, les gros effets secondaires devaient s’atténuer après environ six mois, mais il n’en fut rien… J’ai tenu bon un an. Il fallait que ça change, ça ne pouvait plus durer. En concertation avec l’oncologue, nous avons décidé d’arrêter le tamoxifène pendant six semaines. Un peu de répit pour mon corps et mon esprit ! Au bout des six semaines, je me suis sentie beaucoup mieux.
En janvier 2021, j’ai commencé à prendre du létrozole au lieu du tamoxifène. Ce médicament a considérablement amélioré les choses dès le début. Les effets secondaires étaient moins forts. Je connaissais bien sûr parfois de moins bonnes journées : il m’arrivait de pleurer pour rien ou d’avoir des sautes d’humeur, mais ce n’était pas insurmontable. La douleur était aussi mieux maîtrisée. La fatigue était moindre, mais elle me gagnait plus vite et je transpirais abondamment après un effort. Ça m’ennuyait que cette neuropathie persiste, car elle me limitait dans certaines activités physiques. Je me disais que je pouvais tenir cinq ou six ans. Je restais optimiste, car j’avais encore tant de choses à vivre.
Asymétrie mammaire
Ce qui me contrariait de plus en plus, c’était la différence de volume entre mes deux seins. Je les avais baptisés “mini” et “maxi” pour rigoler. Mais ce n’était pas marrant. Je portais une prothèse sous mes vêtements, mais je continuais de voir la différence.
J’ai donc repris rendez-vous pour une chirurgie plastique. En février 2022, j’ai subi une réduction du sein gauche. L’opération s’est bien passée et je suis rentrée chez moi dès le lendemain. Je pouvais à nouveau porter des chemises “normales” et décolletées. Je me sentais beaucoup mieux.
Je devais retourner chez le chirurgien cette année en mars pour faire contrôler mon sein droit et passer une mammographie. Ça n’a pas été possible en raison de la chirurgie plastique. Mon sein droit, d’où on avait retiré la tumeur, me faisait encore beaucoup souffrir. Il restait des adhérences dures dues à la chirurgie et aux rayons. Le haut du sein était encore très sensible.
Autant d’éléments qui m’ont fait renoncer à la mammographie. L’examen a été reporté de deux mois. Mais après deux mois, ça n’allait toujours pas, j’avais encore trop mal. Nous nous sommes mis d’accord pour me faire passer une échographie. Elle a duré environ 20 minutes et je n’ai effectivement pas eu mal. Par bonheur, tout allait bien.
Déménagement
Fin juin, il s’est passé quelque chose d’agréable dans ma vie : j’ai déménagé ! J’allais me rapprocher de mes enfants. Un déménagement ne s’improvise pas. J’ai dû tout régler, planifier et me mettre d’accord avec les enfants. Mon corps et mon esprit n’étaient pas encore à 100 %. Je notais tout sur des Post-it pour ne rien oublier. Je ne voulais pas que le cancer me mette des bâtons dans les roues, donc je me suis chargée de mes lourdes caisses. Avant, rien ne m’arrêtait, ça n’allait pas commencer maintenant… J’étais fière d’avoir réussi.
Le jour du déménagement est enfin arrivé ! Une journée particulièrement stressante. J’ai trouvé un logement temporaire pour me reposer. Mon corps me faisait souffrir et j’étais épuisée. L’adrénaline des semaines précédentes était ravivée. C’est une des choses que j’ai du mal à accepter : je ne suis plus aussi résistante qu’avant mon cancer du sein. Je souffre aussi de fibromyalgie, ce qui complique encore les choses.
Près de deux ans après le traitement
Nous sommes fin août 2022, un an et huit mois après les traitements. Je suis toujours sous létrozole, ce qui continue de me fatiguer plus qu’avant. Tous ces traitements me donnent l’impression d’avoir beaucoup vieilli. J’aurais tellement voulu être une grand-mère dynamique, pleine d’assurance, sympa, entreprenante, avec de longs cheveux blonds foncés, capable de faire n’importe quoi avec sa petite-fille. J’ai toujours été une femme forte et je veux continuer à me dire que tout va aller de mieux en mieux. Croisons les doigts !
Le 24 août, j’ai fêté mon 65e anniversaire à ma nouvelle adresse, en compagnie de mes enfants et de ma petite-fille. Quel plaisir de partager un bon repas ! J’ai reçu des chèques-cadeaux pour aménager mon nouveau “chez-moi”. Mais j’ai surtout adoré passer un agréable moment avec les gens que j’aime. J’espère pouvoir le faire encore longtemps. Mes proches m’apportent un énorme soutien mental et physique, surtout mes enfants. Ensemble, nous allons de l’avant et nous profitons des belles choses de la vie, surtout de ma petite-fille, que j’ai très envie de voir grandir. Comme je dis toujours : carpe diem… profite du moment présent. "
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