Pour Véronique Bonaldo, ce diagnostic qui lui est tombé dessus à l’âge de 48 ans a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel bleu. « Je faisais déjà un contrôle annuel de ma propre initiative, alors que mon risque de cancer du sein n’était pas plus élevé que la moyenne », explique-t-elle. « C’est lors d’un de ces contrôles qu’a été découverte une petite masse suspecte, qui s’est avérée être une tumeur – encore petite et localisée, heureusement. À mon grand soulagement, les deux ganglions axillaires qui ont été retirés au cours de l’opération étaient négatifs. J’ai subi une série de séances de radiothérapie et une hormonothérapie, mais pas de chimio. » Comme il était possible de localiser précisément la tumeur, une ablation du sein n’a pas été nécessaire : une résection locale était suffisante. « Je suis heureuse de ne pas avoir eu besoin d’une reconstruction mammaire, car j’ai entendu dire que la procédure est parfois difficile et douloureuse », confie-t-elle.

Crème protectrice

Mariée et maman de deux grands enfants, Véronique travaillait à temps plein chez Multipharma à Bruxelles lorsque le diagnostic est venu bouleverser sa vie. « J’en ai immédiatement parlé ouvertement à mes collègues et mon patron, qui m’ont beaucoup soutenue. » Elle a heureusement bien supporté l’opération et la radiothérapie. « Avant chaque séance, j’appliquais une crème spéciale pour protéger ma peau, ce qui a limité l’irritation due aux rayons. » L’hormonothérapie l’a davantage affectée. « Alors que j’avais encore un cycle tout à fait régulier avant mon diagnostic, j’ai été brutalement parachutée dans la ménopause. Je me réveille en sueur toutes les nuits, ce qui est d’autant plus pénible que je suis encore très fatiguée. » Heureusement, elle échappe aux bouffées de chaleur pendant la journée. « J’ai toujours essayé de voir le bon côté des choses, et c’est encore plus le cas aujourd’hui. J’ai eu la chance que mon cancer soit identifié à temps, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. »

Un bon équilibre

Même si elle n’était pas encore tout à fait décidée à reprendre le travail, Véronique a finalement sauté le pas plus tôt que prévu. « J’aurais préféré me donner un peu plus de temps, parce que je suis encore très fatiguée et que mes articulations me font régulièrement souffrir… mais d’un autre côté, toute aide est la bienvenue pour mes collègues dans un contexte où il y a déjà beaucoup d’absents, notamment à cause du coronavirus. » C’est ce qui explique pourquoi elle a repris son activité à temps partiel. « Nous avons trouvé un bon équilibre, avec trois jours de travail et deux jours de repos pour me permettre de récupérer. » Aujourd’hui, Véronique n’a pas encore tout à fait retrouvé ses marques et elle sent que son cancer a changé son regard sur la vie. « Je profite plus des petites choses et je suis moins frustrée par les petits revers. En un sens, on peut dire que je suis devenue plus détendue, plus relax. » Elle ressent toutefois une appréhension croissante à l’approche de son premier contrôle. « Ces examens annuels resteront forcément une source de stress. On espère évidemment toujours que le cancer ne reviendra pas. » Elle a aussi connu une période plus difficile après la fin de son traitement. « Je suis un peu entre deux phases : le traitement est terminé mais je ne suis pas encore capable de reprendre tout à fait le fil de ma vie d’avant. Il me faudra encore un peu de temps. »