Interrompre une hormonothérapie pour avoir un enfant : c’est possible !
Traitement26/01/2023 - Bonne nouvelle pour les femmes sous hormonothérapie à la suite d’un cancer du sein hormonodépendant : rien ne vous empêche d’interrompre cette thérapie si vous envisagez une grossesse. Vous n’augmenterez pas le risque de récidive. Telle est la conclusion d’une nouvelle étude présentée en décembre 2022.
5 % de l’ensemble des cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de moins de 40 ans. Parmi elles, la moitié souhaite avoir des enfants. Le traitement d’un cancer du sein est toutefois très long. La plupart des cancers du sein sont hormonodépendants et, dans ce cas, les femmes restent sous hormonothérapie pendant au moins cinq ans : ce post-traitement vise à éviter une rechute. Pour celles qui souhaitent encore avoir des enfants, il est souvent exclu d’attendre cinq ans, compte tenu de leur âge. Il n’y a alors pas d’autre solution que d’interrompre temporairement l’hormonothérapie pour envisager une grossesse. Cette pratique a longtemps été déconseillée, car on craignait que l’interruption augmente le risque de récidive du cancer. Cette crainte s’est une fois encore avérée non fondée.
Des résultats positifs
Une vaste étude intitulée « POSITIVE » (acronyme de Pregnancy Outcome and Safety of Interrupting Therapy for Women With Endocrine Responsive Breast Cancer)* a suivi 516 femmes de moins de 42 ans atteintes d’un cancer du sein hormonodépendant (stade I et II), à qui l’on a prescrit une hormonothérapie pendant 5 à 10 ans. Les trois quarts de ces femmes n’avaient pas d’enfants au moment du diagnostic, mais souhaitaient en avoir. Les femmes ont interrompu l’hormonothérapie en vue d’une grossesse : 86 % sont tombées enceintes, dont la plupart dans les 2 ans. Après une période de suivi de 3,5 ans, 8,9 % des femmes ayant interrompu l’hormonothérapie ont connu une récidive du cancer du sein. À titre de comparaison : chez les femmes du même âge qui présentaient les mêmes antécédents pathologiques et qui sont restées sous hormonothérapie pendant 5 à 10 ans, on a observé une rechute dans 9,2 % des cas. Il n’y a statistiquement aucune différence entre les deux groupes.
Trois quarts des femmes qui avaient interrompu leur traitement pour une grossesse, un accouchement et un allaitement ont repris l’hormonothérapie par la suite. Autre constat important de l’étude POSITIVE : le nombre de fausses couches et de malformations congénitales n’était pas plus élevé chez les femmes ayant accouché après un cancer du sein que chez les femmes sans antécédents de cancer du sein.
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