Cancer du sein oligométastatique
Diagnostic TraitementUn pronostic de plus en plus favorable
Il reste de nombreuses possibilités de traitement quand le cancer du sein a métastasé. Quand il n’y a que quelques métastases distantes, le patient peut parfois vivre au moins 10 ans, voire guérir dans des cas exceptionnels.
On réalise d’incroyables progrès dans la prise en charge du cancer du sein. Fini le temps où les médecins s’en remettaient aux soins palliatifs quand ils diagnostiquaient une rechute ou des métastases. « Dans 40 % des cancers du sein métastatiques, le nombre de métastases distantes ne dépasse pas cinq », a expliqué le Dr Astrid Van Hoyweghen, radiologue à l’AZ Turnhout, lors d’une conférence sur le cancer du sein* à Vilvorde. « On parle alors d’oligométastases (“oligo” signifie “peu”, NDLR). » Il s’agit d’une sorte de stade intermédiaire entre le cancer du sein non métastatique et le cancer du sein métastatique. Le Dr Van Hoyweghen faisait partie des orateurs de la conférence annuelle de la Société belge de Sénologie, qui s’est tenue le 11 janvier 2025 à Vilvorde. Les experts belges du cancer du sein assistent massivement à ces conférences. Pink Ribbon a participé à celle de janvier, à l’invitation du professeur Patrick Neven, spécialiste du cancer du sein et président de la Société belge de Sénologie. Nous pouvons donc dresser un état des lieux pour vous.
Partage des nouvelles connaissances
Nous avons appris que les oligométastases étaient désormais toutes analysées et traitées individuellement, ce qui améliore considérablement les chances de survie des patientes. Le Dr Jelle Verhoeven, radiothérapeute à l’UZ Leuven (service où les patients cancéreux suivent leur radiothérapie), explique qu’il n’existe pas encore de lignes directrices qui indiquent aux médecins comment traiter au mieux les oligométastases. Les spécialistes du cancer du sein belges et étrangers se penchent constamment sur la question et échangent leurs expériences. L’approche qui consiste à traiter un cancer du sein oligométastatique comme un cancer à part est donc assez neuve. Les connaissances dont on dispose sont partagées. On sait par exemple que le nombre, la localisation et la nature des métastases jouent un rôle. Le maximum fixé à cinq métastases n’est, quant à lui, pas gravé dans le marbre. « Ce nombre a été choisi de manière arbitraire », explique le Dr Verhoeven. « Moins il y a de métastases, mieux c’est. » Il est essentiel d’identifier la nature des métastases. Dans le cas du cancer du sein, les métastases ne présentent pas nécessairement les mêmes caractéristiques que la tumeur d’origine. Il se peut, par exemple, qu’une métastase ne soit pas hormonodépendante alors que le cancer du sein d’origine l’était.
Thérapie systémique
Tous les traitements utilisés contre un cancer du sein primaire peuvent être envisagés pour traiter les oligométastases : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie… Le professeur docteur Pierre Foidart du CHU de Liège explique que la thérapie systémique est la pierre angulaire du traitement des oligométastases. Le concept de thérapie systémique désigne l’ensemble des médicaments contre le cancer, en ce compris la chimiothérapie, l’hormonothérapie, l’immunothérapie, la thérapie ciblée… Selon le Prof. Dr Foidart, la thérapie systémique peut parfois faire grimper l’espérance de vie de plus de 10 ans. Du moins dans le meilleur des cas, car divers facteurs ont une influence, notamment la localisation de la métastase. « Une métastase osseuse est plus facile à traiter qu’une métastase cérébrale », explique le Prof. Foidart. « Les métastases bien définies répondent également mieux que les métastases diffuses au niveau de la plèvre ou du péritoine, par exemple. » Les patients qui ne présentent qu’une ou deux métastases ont, du reste, les meilleures chances.
Pronostic
Quoi qu’il en soit, le traitement complet du cancer du sein oligométastatique fait vivre un nouveau parcours du combattant au patient, parfois pour plusieurs métastases l’une après l’autre. Le traitement laisse des traces et il importe d’en parler longuement. Qui plus est, on ne sait pas toujours quel sera le résultat. Sans compter que de nouveaux médicaments contre le cancer font sans cesse leur apparition et peuvent, selon toute vraisemblance, être utilisés pour traiter les oligométastases. C’est une bonne nouvelle. Dans le cas du cancer du sein triple négatif, par exemple, des produits en cours de développement offrent de l’espoir pour ce type de cancer du sein, mais aussi pour les oligométastases non hormonodépendantes. Bref, le traitement du cancer du sein connaît des avancées considérables, comme l’a démontré cette conférence qui a rassemblé de nombreux médecins enthousiastes. Les patients atteints d’un cancer du sein en Belgique ne sont pas seuls face à la maladie. On pense à eux.
*Managing unusual breast cancer cases. Belgian Society of Senology Conference. Living Tomorrow Vilvoorde, 11 januari 2025.
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