Quand le diagnostic de cancer tombe pour votre conjoint, votre rôle change du jour au lendemain : vous devenez l’aidant bénévole d’un patient cancéreux, bien souvent sans avoir ni bagage médical ni connaissances de la maladie. Vous n’avez pas de formation ni d’expérience. Attendez-vous à un parcours jalonné d’essais et d’erreurs, de « bons » et de « mauvais » jours. Sachez néanmoins que votre rôle est irremplaçable et n’a pas de prix. Comment remplir ce nouveau rôle au mieux ? Des spécialistes américains du cancer ont récemment publié d’excellents conseils à l’intention des conjoints et autres proches de patients atteints d’un cancer, qu’ils appellent les « proches aidants »*.

Que peut faire le proche aidant d’un patient cancéreux ?

Voici une liste de tâches de soin courantes :

• Soins physiques : toilette, habillement, mobilité ;
• Soutien émotionnel et social : compagnie, gestion des émotions du patient, contacts avec les amis et la famille.

Aide médicale :

• Gestion des médicaments, coordination des rendez-vous ;
• Accompagnement lors des consultations, aide à la prise de décisions.

Aide pratique au quotidien :

• Transport, courses, ménage ;
• Démarches administratives et financières : paiements des factures, contacts avec les assureurs.

Impact sur le proche aidant

De nombreux aidants se rapprochent du patient, trouvent leur rôle gratifiant et utile, et ressentent plus d’empathie à l’égard des autres. Ce n’est pas un rôle évident. Il peut amener les aidants à se sentir stressés, surmenés, financièrement sous pression et dépassés. Certains doivent concilier les soins avec un travail, les tâches ménagères et le soutien à d’autres membres de la famille, par exemple des enfants. De nombreux proches aidants ont aussi leurs propres problèmes de santé, qu’ils ont parfois tendance à négliger. Il est normal de ressentir de la colère, de la culpabilité, de la tristesse, de la confusion, de la rancœur et de la frustration.

La période qui suit directement le diagnostic peut être particulièrement éprouvante : choc émotionnel, déclin de la santé d’un être cher, rendez-vous qui se multiplient… Le stress peut s’accumuler et conduire à l’épuisement.

Le proche a aussi besoin de soutien

Prenez aussi soin de vous. Trouvez des endroits où vous vous sentez en sécurité et où vous pouvez exprimer vos sentiments sans culpabiliser ni vous sentir jugé. Passez du temps avec vos amis, parlez à un thérapeute ou rejoignez un groupe de soutien pour les aidants. Exprimer vos sentiments peut vous aider à garder la tête hors de l’eau. Si votre proche et vous aimez partager, envisagez une plateforme où partager des publications avec votre réseau. Certains proches d’un patient cancéreux tiennent un blog. Relater les hauts et les bas peut avoir un effet thérapeutique et faire gagner du temps puisque plusieurs personnes sont informées en même temps. Plus votre réseau en saura, plus il sera disposé à vous aider. Demandez aussi à l’équipe d’oncologie s’il existe des aides pratiques : transport, soutien financier ou congés spéciaux, par exemple. Déléguer est un excellent moyen de prendre soin de soi. Sollicitez votre réseau. Demandez à d’autres personnes d’apporter des repas, de faire les courses ou de tondre la pelouse. Chaque tâche confiée à quelqu’un d’autre vous fait gagner du temps et vous épargne une dépense d’énergie. Tout proche aidant d’un patient cancéreux a besoin de soutien : ne refusez jamais une main tendue et osez même demander de l’aide.

Vous êtes proche aidant d’un patient cancéreux et vous souhaiteriez d’autres conseils d’experts belges ? Vous en trouverez dans notre livre « Étreintes »

*Warrier G. Breininger A, Gupta A. My loved one has cancer – what does this mean for me? JAMA 2025;185:353