Idées reçues et fake news sur le cancer du sein
Chiffres et faitsLe cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. En ce moment, en Belgique, plus de 100.000 femmes sont en train de lutter contre la maladie. Dans leur lutte, elles se trouvent confrontées à de nombreuses informations provenant de différentes sources, ce qui provoque inévitablement des malentendus. Vous arrive-t-il d'entendre dire des choses dont vous vous demandez si elles sont vraies ou non ? Nous reprenons ici les idées reçues les plus courantes sur le cancer du sein, avec l'explication et la mise au point !
1. La mammographie est dangereuse. Elle agresse et aplatit les seins entre deux plaques, ce qui pourrait provoquer des lésions.
C'est faux. Dans le passé, il y a eu des cas où des erreurs techniques ou d'utilisation ont pu causer des ecchymoses. Mais cela ne déclenche en aucun cas un cancer du sein, même si cela peut provoquer un malaise et une douleur temporaires. Avec les appareils de mammographie les plus récents, le risque de blessures est quasi-inexistant.
2. Les jeunes filles et jeunes femmes n'ont pas de cancer du sein, cela ne concerne que les femmes à partir de 40 ou 50 ans.
Hélas non, même si cela reste très rare chez les femmes jeunes (moins de 40 ans). Ici, l'hérédité joue souvent un rôle important. Les statistiques relatives au cancer du sein en Belgique montrent que ce cancer est presque inexistant chez les femmes de moins de 40 ans. En 2018, il y a eu un total de 505 diagnostics (moins de 5 % de l'ensemble des cancers du sein) dans toute la Belgique.
Source : Registre Fondation contre le cancer
3. Le cancer du sein signifie toujours mastectomie, chimiothérapie et/ou rayons, sans quoi on ne guérit pas.
Le cancer du sein est une maladie aux "multiples visages". Le traitement varie beaucoup selon le type de tumeur et le profil de la patiente. Chaque cancer du sein nécessitera un traitement spécifique adapté individuellement. La chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicaux (chimiothérapie, hormonothérapie ou immunothérapie) sont tous déterminés par l'âge, le stade du cancer et les propriétés biologiques de la tumeur. Tous les cancers du sein ne nécessitent donc pas une ablation du sein, un traitement par chimiothérapie ou des rayons.
4. Plus la tumeur est grande, plus le traitement sera lourd.
La "lourdeur" du traitement dépend du stade auquel se trouve la tumeur et de son agressivité. L'approche thérapeutique tient compte d'une atteinte éventuelle des glandes axillaires, des propriétés biologiques de la tumeur et de la présence ou de l'absence d'hormono-dépendance ou autres facteurs de croissance favorisant la tumeur. La présence de métastases influencera également la "lourdeur" d'un traitement.
5. Le sucre est dangereux quand on a un cancer du sein et peut, par ailleurs, favoriser sa survenue.
Comme toute cellule, une cellule cancéreuse a besoin de sucre ou de glucose pour se développer. Cependant, il est faux de penser que le fait de prendre moins de sucre stoppera la croissance du cancer. Le fait est que notre foie lui-même produit déjà beaucoup de sucre. Par conséquent, une réduction de l'apport en sucre par le biais de l'alimentation n'aura aucun effet sur la croissance des cellules cancéreuses. D'autant que les patientes atteintes de cancer ont besoin d'une alimentation équilibrée et le sucre en fait partie intégrante. Le sucre en soi ne constitue pas un risque de cancer du sein.
6. Avec une hormonothérapie on ne perd pas ses cheveux.
C'est faux, les traitements hormonaux au tamoxifène ou à l'inhibiteur de l'aromatase peuvent également provoquer la chute des cheveux. Mais elle sera beaucoup moins prononcée qu'avec certains types de chimiothérapie. Une perte de cheveux modérée ou un affinement des cheveux peut survenir chez 25 % des patientes traitées au tamoxifène. Dans un traitement avec un inhibiteur de l'aromatase, elle est même de 30 %. Une réduction des niveaux d'œstrogènes, comme pendant la ménopause, ou un traitement anti-hormonal peuvent entraîner une perte de cheveux. En effet, la croissance des cheveux est dès lors moins stimulée à la racine.
7. La fécondation in vitro (FIV) augmente le risque de cancer du sein.
Il n'y a pas de risque accru de cancer du sein après un traitement par FIV. Une étude à grande échelle portant sur plus de 25 000 femmes ayant suivi un traitement contre la stérilité entre 1980 et 1994 l'a confirmé. Des études récentes ne démontrent pas non plus de risque accru. Cela dit, dans le cadre de la FIV, des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone) sont administrées temporairement. Or on sait que ces hormones peuvent favoriser le développement de certaines tumeurs du sein. C'est pourquoi les femmes qui commencent une FIV doivent, idéalement, se faire dépister avant de se lancer.
8. On guérit difficilement un cancer du sein.
Bien que les femmes puissent effectivement mourir d'un cancer du sein, elles sont nombreuses à survivre à la maladie. La probabilité d'être encore en vie après cinq ans est de 90,5 % en Belgique.
Source : Registre Fondation contre le cancer
9. Manger des produits à base de soja fait courir un risque accru de cancer du sein.
Faux : les recherches mondiales sur le rôle des aliments à base de soja ont, au contraire, montré un léger effet protecteur contre le développement du cancer du sein dans les pays asiatiques, alors que cet effet était à peine visible dans les pays occidentaux. Des recherches supplémentaires seraient nécessaires pour en savoir plus.
10. Les seins volumineux sont plus à risque.
Faux. La taille des seins n'a aucune influence sur le risque ou non de développer un jour un cancer du sein.
11. Le déodorant peut donner le cancer du sein.
Le déodorant empêche les odeurs corporelles désagréables et, non, il ne provoque pas le cancer du sein. Les recherches scientifiques montrent qu'il n'y a aucun lien entre l'usage de déodorant et le cancer du sein même pour les déodorants contenant de l’aluminium.
12. Porter des soutiens à armatures augmente le risque de cancer du sein.
Avec ou sans armatures, un soutien-gorge est inoffensif et n'augmente pas le risque de cancer du sein : on peut en porter sans aucune crainte.
13. Connaître ses seins réduit le risque de cancer du sein.
Examinez vos seins régulièrement et apprenez à les connaître ! Cela vous permettra de remarquer tout changement et donc de découvrir sans doute un éventuel cancer du sein à un stade précoce. Cela dit, connaître ses seins n'est pas une garantie et n'offre en aucun cas une prévention contre le cancer du sein. Découvrez les 9 signaux d'alarme du cancer du sein ici.
14. Le cancer du sein est toujours héréditaire.
Malgré ce que l'on croit souvent, l'hérédité n'entre pas pour plus de 10% dans la survenue des cancers du sein féminins.
Merci au Professeur Fabienne Liebens pour sa collaboration à cet article.
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