Des études montrent que de nombreux patients atteints d’un cancer ont recours à des thérapies complémentaires. En Belgique, on estime qu’un patient cancéreux sur deux fait ou prend autre chose, en marge du traitement classique contre le cancer. Les raisons sont diverses : soulager le stress et l’angoisse, atténuer la douleur ou l’inconfort, améliorer la qualité de vie. Les thérapies complémentaires vont de la prise de plantes au yoga. Est-ce une bonne idée ? Ces thérapies sont-elles vraiment efficaces ou comportent-elles des risques ?

Plus de 1 000 publications

Gary Deng, directeur médical du célèbre Memorial Sloan Kettering Cancer Center (MSK) américain, et ses collègues ont analysé en profondeur plus de 1 000 publications sur l’efficacité de diverses thérapies complémentaires, en particulier chez les femmes atteintes d’un cancer du sein. Leurs conclusions* ont été publiées dans une revue professionnelle. Ils ont dressé la liste des thérapies étayées par des données probantes et celles pour lesquelles la prudence est de mise.

Quelles sont les thérapies complémentaires les plus efficaces ?

Les chercheurs ont trouvé les preuves de bienfaits les plus solides au niveau des thérapies dites « corps-esprit », par exemple la méditation, le yoga et d’autres techniques de relaxation. La méditation, le yoga, la musicothérapie et les massages semblent efficaces pour réduire l’anxiété, traiter les symptômes de la dépression et améliorer la qualité de vie générale. Ces thérapies complémentaires comportent, par ailleurs, peu de risques : les avantages l’emportent largement sur les inconvénients. Elles sont chaudement recommandées aux femmes atteintes d’un cancer du sein.

Pour quelles thérapies a-t-on moins de preuves probantes ?

Les preuves ne sont pas très probantes pour l’acupuncture, sauf quand il s’agit d’atténuer les nausées et les vomissements causés par la chimiothérapie. L’acupuncture s’avère efficace à ce niveau.

Pratiquement aucune preuve scientifique ne confirme l’efficacité des produits dits naturels, comme les plantes ou les compléments alimentaires : ils n’apportent rien ou pas grand-chose. On dit par exemple que le ginseng réduit la fatigue liée au cancer, mais les preuves sont minces. Qui plus est, tout complément alimentaire peut entraîner des effets secondaires ou des interactions néfastes avec les traitements classiques contre le cancer. La plus grande prudence s’impose. Signalez donc toujours à votre médecin que vous prenez des compléments.

*Greenlee H, Dupont-Reyes M, Balneaves R, Carlson L, Cohen M, Deng G et al. Clinical practice guidelines on the evidence-based use of integrative therapies during and after breast cancer treatment. Cancer Journal for Clinicians 2017;67:194-232